Présidentielle en RDC: l'opposant Martin Fayulu en campagne dans l'est troublé

11:361/12/2023, Cuma
MAJ: 1/12/2023, Cuma
AFP
Le candidat à la présidence congolaise Martin Fayul. Crédit photo: Alexis HUGUET / AFP
Le candidat à la présidence congolaise Martin Fayul. Crédit photo: Alexis HUGUET / AFP

L'opposant Martin Fayulu, candidat à la présidentielle du 20 décembre en République démocratique du Congo, a tenu jeudi un meeting à Goma, dans l'est troublé du pays, où il a notamment critiqué l'"état de siège" imposé par le gouvernement.

Avant Goma, la capitale du Nord-Kivu, Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018 dont il continue à revendiquer la victoire, s'était rendu à Bunia, dans le nord-est.


Pendant près de deux heures, assis sur le toit ouvrant d'un gros 4x4 blanc, il a paradé et salué la foule à Goma, ville d'entre un et deux millions d'habitants, accompagné d'une fanfare de quelques centaines de supporters.

Sur un podium installé dans le centre-ville, il s'est ensuite exprimé devant des centaines de soutiens et d'habitants.


Martin Fayulu a notamment dénoncé
"l'état de siège"
instauré en mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, en proie aux violences de groupes armés.

Cette mesure exceptionnelle qui visait à éradiquer l'insécurité, mais sans y parvenir, a donné les pleins pouvoirs aux militaires.

"Je suis venu voir mon président Fayulu"
, a déclaré à l'AFP Oscar Norgeant, 24 ans. Ce jeune diplômé en informatique au chômage a insisté:

J'attends de lui qu'il puisse amener du travail pour nous les jeunes.

En 2018,
"ses voix ont été volées pour les donner à Félix Tshisekedi"
, le président sortant qui se présente pour un nouveau mandat, a pour sa part dénoncé Déborah Mbulani, qui l'appelle aussi
"président"
.
"Si ça se répète, cette fois nous n'accepterons pas"
, prévient-elle.

Dans son discours, Martin Fayulu a par ailleurs accusé Félix Tshisekedi d'avoir pactisé avec le président rwandais Paul Kagame, dont le pays est accusé de soutenir les rebelles du M23 qui opèrent au nord de Goma.


Rébellion majoritairement tutsi, le M23 (pour Mouvement du 23 mars) a repris les armes fin 2021 et s'est emparée de larges portions du Nord-Kivu.


Dans la foule, des personnes criaient
"Tshilombo! Tshilombo!"
, en soutien à Félix Tshisekedi, dont Tshilombo est le troisième nom, pour tenter de perturber le meeting.

Le 20 décembre, près de 44 millions d'électeurs inscrits, sur une centaine de millions d'habitants, sont appelés à élire leur président, mais aussi les députés nationaux et provinciaux et les conseillers municipaux.


La campagne se tient dans un contexte sécuritaire très tendu.

Un membre du parti de l'opposant Moïse Katumbi a été tué mardi lors d'une marche électorale dans l'est; des combats ont lieu au nord de Goma; et l'Union européenne a annoncé mercredi qu'elle annulait sa mission d'observation électorale en invoquant
"des raisons techniques",
après avoir d'abord dit que ses observateurs arrivés en RDC n'avaient pu
"se déployer à travers le pays pour raisons de sécurité"
.

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