Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a dévoilé les principaux membres de son gouvernement, pour l'essentiel des fidèles qui ont déjà été ministres par le passé, à l'issue des élections du 8 février entachées de forts soupçons de fraudes.
Déjà chef du gouvernement d'avril 2022 à août 2023, Shehbaz Sharif, 72 ans, a attribué lundi 19 portefeuilles, qui reviennent principalement à des membres de son parti, la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N).
Comme il l'avait laissé entendre, le PPP a refusé tout poste de ministre, mais soutiendra tout de même le gouvernement.
En contrepartie, Asif Ali Zardari, époux de l'ancienne Première ministre assassinée Benazir Bhutto et père de Bilawal, a été élu samedi président du Pakistan.
Il avait déjà occupé cette fonction essentiellement honorifique entre 2008 et 2013.
Muhammad Aurangzeb, le PDG d'une des principales banques pakistanaises et expert en finances internationales, est l'un des rares technocrates nommés au poste de ministre des Finances.
L'inflation s'est un peu ralentie en février, mais s'établit tout de même à 23%, et la croissance économique ne devrait pas dépasser les 2% en 2024, selon les projections du Fonds monétaire international (FMI).
Le ministère des Affaires étrangères revient à Ishaq Dar, qui était aux Finances sous le premier gouvernement Shehbaz. Il avait entretenu des relations difficiles avec le FMI et été jugé largement responsable de la détérioration de la situation économique.
Le gouvernement devra négocier dans les prochaines semaines le versement de la dernière tranche d'un prêt de trois milliards de dollars du FMI. Et un nouveau plan d'aide sera sans doute ensuite inévitable.
Les candidats indépendants soutenus par le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti de l'ancien Premier ministre Imran Khan, emprisonné depuis août, étaient sortis vainqueurs des élections, malgré la répression des autorités à leur égard.
Le nouveau gouvernement ne comprend pour l'instant qu'une femme. Shaza Fatima Khawaja, la nièce du nouveau ministre de la Défense, obtient un secrétariat d'État. Seules 12 femmes ont été élues aux dernières élections législatives.
La plupart des femmes devenant parlementaires le doivent au fait que la Constitution leur réserve 60 sièges non soumis au suffrage direct sur les 336 que compte l'Assemblée nationale.