Les Serbes du Kosovo ont boycotté dimanche les élections municipales organisées par les autorités de Pristina dans le nord du territoire, où les représentants de la communauté serbe ont démissionné en novembre des institutions locales.
Le taux de participation n'a été que de 3,47%, soit 1.567 électeurs, sur les quelque 45.000 inscrits sur les listes électorales, a indiqué à la presse le porte-parole de la Comission électorale à Pristina, Valmir Elezi.
Les 19 bureaux de vote, dont 13 sont des conteneurs, installés provisoirement par les autorités de Pristina, ont fermé à 19H00 (17H00 GMT), a précisé le président de la Commission électorale Kreshnik Radoniqi. Aucun incident n'a été signalé.
Les élections se sont déroulées un plus d'un mois après l'annonce par l'UE d'un accord sur la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina atteint à Ohrid (Macédoine du Nord), mais que les deux parties n'ont pas signé.
Début novembre, policiers serbes intégrés à la police kosovare, juges, procureurs et autres fonctionnaires avaient quitté leurs postes en masse pour protester contre une décision de Pristina, désormais suspendue, d'interdire aux Serbes vivant au Kosovo d'utiliser des plaques d'immatriculation délivrées par la Serbie.
Belgrade a estimé que les conditions pour la tenue de ce scrutin et le retour des représentants serbes dans les institutions kosovares, n'étaient pas réunies.
Le Premier ministre kosovare Albin Kurti a, de son côté, regretté que "les citoyens Serbes du Kosovo n'utilisent pas leur droit de voter" en raison de pressions venant de Belgrade.
Initialement prévues pour le 18 décembre, ces élections ont été reportées au 23 avril après une série d'incidents violents dans le nord.
Belgrade encourage les Serbes au Kosovo à défier les autorités locales, au moment où Pristina veut asseoir sa souveraineté sur l'ensemble du territoire.
Le boycott des Serbes permet théoriquement aux formations albanaises de prendre le pouvoir dans les quatre municipalités du nord.