Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokayev. Crédit photo: Olivier Douliery / Pool / AFP
Le Kazakhstan a loué lundi son "amitié éternelle" avec la Chine lors d'une rencontre avec un haut responsable du Xinjiang, malgré la délicate question de l'internement dans cette région chinoise de minorités kazakhes.
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, lui-même sinophone, s'est félicité de l'
"approfondissement de la coopération avec la Chine dans un esprit de partenariat stratégique et d'amitié éternelle"
, selon un communiqué de l'administration kazakhe.
Le haut responsable chinois, Ma Xingrui, a en retour assuré que le Xinjiang était aux avants postes des
"liens qu'entretenait la Chine avec les pays situés à l'ouest"
et que
"la coopération avec le Kazakhstan était la plus haute priorité"
. Et d'ajouter:
La coopération entre la Chine et le Kazakhstan passe de façon générale par le Xinjiang.
Vaste pays d'Asie centrale, le Kazakhstan est au coeur du gigantesque projet d'infrastructures des "Nouvelles routes de la soie" de la Chine, qui investit massivement dans le pays.
Mais cette relation économique florissante se heurte dans la population à plusieurs points de discorde, notamment la répression des minorités au Xinjiang, région du nord-ouest chinois, qui partage quelque 1.500 kilomètres de frontière avec le Kazakhstan.
Pékin est accusé par les pays occidentaux et des ONG d'y enfermer dans des camps de rééducation au moins un million de personnes issues des minorités musulmanes, principalement de la minorité musulmane ouïghoure, mais aussi kazakhe.
Une situation embarrassante pour les autorités kazakhes, alors que quelque 1,5 million de Kazakhs ethniques vivent au Xinjiang et qu'une forte minorité ouïghoure vit au Kazakhstan.
Le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a évoqué la possibilité de
"crimes contre l'humanité"
, ce que dément Pékin, qui estime y mener une campagne de
en réponse à des attentats.
En septembre dernier, le président chinois Xi Jinping s'était rendu au Kazakhstan pour son premier voyage à l'étranger depuis le début de la pandémie de coronavirus, signe de l'importance accordée à cette ex république soviétique alliée de Moscou.
Le dirigeant chinois a récemment convié ses cinq homologues centrasiatiques à participer au premier sommet "Chine. Asie centrale" en mai.
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