Le Bangladesh a reçu formellement jeudi la première livraison russe d'uranium qui doit alimenter sa centrale nucléaire, un projet financé par la Russie afin de renforcer le réseau énergétique du pays, mais compliqué par les sanctions visant Moscou.
Le premier de ses réacteurs, de 1.200 mégawatts chacun, devrait entrer en service l'année prochaine et les deux seront entièrement opérationnels en 2025, a déclaré le ministre bangladais de la Technologie, Yeafesh Osman, aux journalistes lors d'une visite mercredi de l'installation.
Deuxième centrale en projet
Le Bangladesh espère, avec cette centrale, en finir avec les pannes d'électricité chroniques qui le frappent, et prévoit de construire une deuxième centrale nucléaire dans le sud du pays. Le site définitif n'a pas encore été choisi.
En avril, le Bangladesh a accepté d'effectuer des paiements de plus de 300 millions de dollars en yuans chinois afin de contourner les sanctions.
Mais les responsables de la banque centrale ont déclaré que l'argent n'avait pas encore été versé.
Le gouvernement de Mme Hasina est en quête de nouveaux alliés avant les élections générales prévues fin janvier, tandis que les gouvernements occidentaux et les défenseurs des droits affirment qu'il fait taire la dissidence politique.
Réseau électrique tendu
La centrale de Rooppur est le projet d'infrastructure le plus coûteux entrepris par Mme Hasina, au pouvoir depuis 2009.
Le Bangladesh a plusieurs autres centrales au charbon et au gaz en construction, mais il cherche désespérément à réduire sa dépendance quasi totale à l'égard des combustibles fossiles.
Cet été, frappé par une vague de chaleur étouffante qui a fait exploser la demande d'électricité, le Bangladesh a dû fermer sa plus grande centrale électrique faute de moyens pour financer le charbon nécessaire à son fonctionnement.
Avant cette panne, le Bangladesh a souffert pendant plusieurs mois d'une grave crise énergétique due à la hausse des cours mondiaux du carburant et du gaz, consécutive à l'invasion de l'Ukraine.
Les centrales diesel du pays produisant de l'électricité, d'une capacité de production de 1.500 mégawatts, et certaines centrales à gaz ont été mises à l'arrêt.