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Le Japon a condamné mardi une brève incursion d'un avion militaire chinois dans son espace aérien, près des îles Danjo en mer de Chine orientale, à l'ouest de Nagasaki. Plus tard, le porte-parole chinois Lin Jian a déclaré que la Chine "se renseignait et vérifiait" ces faits, ajoutant que la Chine n'avait aucune intention d'envahir l'espace aérien d'un autre pays.
La campagne d'intimidation menée par les navires chinois, depuis les côtes de l'Asie du Sud-Est jusqu'en mer de Chine orientale, en passant par Taïwan, a pour but d'épuiser ses rivaux régionaux dans des zones disputées, estiment des analystes.
Pékin entretient des différends territoriaux de longue date avec certains voisins, notamment le Japon, le Vietnam, les Philippines et Taïwan, île qu'elle revendique comme faisant partie de son territoire.
Le Japon a condamné mardi une brève incursion commise la veille par un avion militaire chinois dans son espace aérien, au large des îles Danjo en mer de Chine orientale, situées à une centaine de kilomètres à l'ouest de Nagasaki.
Quelques heures plus tard, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian, a affirmé que la Chine
"se renseignait et vérifiait" ces faits.
La Chine n'a aucunement l'intention d'envahir l'espace aérien d'un quelconque pays.
Tokyo a déjà dénoncé par le passé l'incursion de navires chinois près des îles Senkaku, inhabitées et situées au sud d'Okinawa, appelées Diaoyu par Pékin.
Pour Chong Ja Ian, professeur associé en science politique à l'Université nationale de Singapour (NUS), il est possible que la Chine cherche délibérément à tester la défense aérienne du Japon et à recueillir des renseignements.
La mer de Chine méridionale, le détroit de Taïwan et la mer de Chine orientale
"sont toutes des zones où [la Chine] espère pouvoir exercer un plus grand contrôle"
et
"elle essaie de voir jusqu'où elle peut aller",
affirme l'expert.
Ces derniers mois, la Chine a intensifié les pressions politiques et militaires autour de Taïwan, en envoyant un nombre record d'avions, de drones et de navires, tout en musclant sa rhétorique avec une
de l'île qui serait
Elle cherche à projeter sa puissance en mer de Chine méridionale, que Pékin revendique dans sa quasi-totalité.
Les tensions avec les Philippines pour le contrôle de plusieurs récifs disputés se sont également intensifiées, alors que la Chine ignore une décision de justice internationale selon laquelle ses revendications ne reposent sur aucune base juridique.
Pékin a construit en mer de Chine méridionale des îles artificielles équipées de systèmes de missiles et de pistes d'atterrissage pour ses avions de chasse, et a déployé des navires qui, selon les Philippines, harcèlent ses bateaux et entravent les activités de ses pêcheurs.
En 2012, la Chine a pris le contrôle du haut-fond de Scarborough (Huangyan en chinois), une autre zone disputée proche des Philippines.
"Le nombre de fronts où un accident pourrait survenir est bien réel",
déclare Dylan Loh, professeur adjoint à l'université technologique de Nanyang, à Singapour.
Les tensions ont atteint leur paroxysme en juin lorsque des gardes-côtes chinois armés ont été surpris en train d'arraisonner des navires philippins près de l'atoll Second Thomas, une confrontation au cours de laquelle Manille a déclaré qu'un de ses marins avait perdu un pouce.
Les deux pays ont ensuite convenu, en juillet, d'un
pour le réapprovisionnement des troupes philippines stationnées sur l'épave d'un bateau échoué près de l'atoll Second Thomas.
Des soldats philippins y sont stationnés sur un navire militaire volontairement échoué par Manille en 1999 pour affirmer ses prétentions de souveraineté.
Duan Dang, un expert de la sécurité maritime basé au Vietnam, estime que cet accord pourrait enhardir Pékin.
"La Chine interprète la tentative de désescalade des Philippines comme un signe de faiblesse" et "pense que ses tactiques d'intimidation portent leurs fruits"
, indique-t-il à l'AFP.
Les récents incidents surviennent alors que les Philippines ont renforcé leurs liens avec leur allié traditionnel, les États-Unis, avec lesquels elles ont conclu un traité de défense mutuelle. Pékin y voit une occasion de serrer la vis vis-à-vis de Manille, alors que Washington est focalisé sur le conflit en cours au Proche-Orient et sur l'élection présidentielle de novembre.
Pour Chong Ja Ian de l'Université de Singapour, Pékin pose un
"défi direct à la capacité des Philippines d'administrer et d'utiliser sa zone économique exclusive".
Selon l'expert, la Chine
"essaie de repousser les limites [tout en restant] en dessous du seuil d'agression".
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