Dans le quartier de Kibera, où les jeunes avaient bloqué les routes en mettant le feu à des barricades et lançant des pierres contre les policiers, a été le théâtre de batailles rangées entre les deux parties. Certains jeunes ont été matraqués tandis que d'autres ont été arrêtés.
Les manifestations répondent à un appel d'Odinga, qui a exhorté ses partisans à prendre part à une manifestation nationale réclamant que le président William Ruto prenne des mesures pour réduire le coût de la vie.
Les principaux axes routiers de la capitale, Nairobi, y compris Procession Way, qui mène à la State House (Palais d'État, résidence officielle du président de la République du Kenya), sont restés barricadés par des policiers lourdement armés. Les partisans de l'opposition souhaitaient se rendre dans le quartier central des affaires de Nairobi, pour rejoindre le leader de l'opposition, Raila Odinga, qui les conduira à la State House pour faire part de leurs doléances.
Odinga a ensuite pris la tête de centaines de milliers de ses partisans dans une marche de protestation faisant suite au refus qui lui a été opposé d’accéder au quartier, où la police avait bloqué les routes principales.
Le chef de l'opposition a averti le président Ruto qu'il devait se préparer à des manifestations virulentes tous les lundis.
Odinga a également réclamé la libération des députés de l'opposition récemment arrêtés.
Le vice-président Rigathi Gachagua a exhorté l'opposition à mettre fin aux manifestations, soulignant qu'elles avaient déjà coûté 2 milliards de shillings kenyans (15,3 millions de dollars) à Nairobi.
Les manifestations au Kenya interviennent alors que des manifestations similaires sont prévues le 20 mars dans cinq autres pays africains, à savoir le Nigeria, le Sénégal, la Gambie, la Tunisie et l'Afrique du Sud. Si les manifestations au Kenya protestent contre l’augmentation du coût de la vie, les manifestations dans les autres pays ont des objectifs de différentes natures.
À mesure que les manifestations s'étendent sur le continent africain, des inquiétudes se font jour quant à l'usage excessif de la force dans la gestion des manifestations par les forces de l'ordre. Des voix se sont élevées pour exhorter les autorités à respecter le droit de manifester pacifiquement et à assurer la sécurité des manifestants.