Grèce: plus de cent tracteurs devant le Parlement à Athènes

19:1120/02/2024, Salı
AFP
Des agriculteurs grecs participent à une manifestation pour réclamer un soutien financier, devant le Parlement à Athènes, le 20 février 2024.
Crédit Photo : ARIS MESSINIS / AFP
Des agriculteurs grecs participent à une manifestation pour réclamer un soutien financier, devant le Parlement à Athènes, le 20 février 2024.

Plus de cent tracteurs venus de toute la Grèce se sont immobilisés mardi devant le Parlement à Athènes alors que les agriculteurs en colère réclament une hausse des aides financières, des protestations similaires à celles de leurs collègues européens.

Environ 130 tracteurs, selon la police, des dizaines de pick-ups et de camions sur lesquels flottait le drapeau grec, ont convergé en klaxonnant vers le centre de la capitale grecque avant de s'immobiliser sur la place Syntagma, a constaté l'AFP.


Tandis que des pancartes déployées sur les tracteurs proclamaient:
“Mort à l’élevage”
ou
“on suce le sang des agriculteurs”
, sur une immense banderole il était inscrit:

Sans production agricole, il n'y pas d'avenir en Grèce.

Des milliers d'agriculteurs des régions agricoles de la Grèce continentale mais aussi de Crète (sud) sont arrivés en autocar et doivent défiler, selon la police.


Celle-ci a pris des mesures spéciales dans le centre d'Athènes qui a été en partie être bouclé à la circulation.


Manolis Karkadatsos, président des associations agricoles de Héraklion, en Crète, a indiqué à l'AFP:


La politique européenne est une corde au cou. Nous sommes là pour exprimer notre solidarité avec nos collègues en Europe.

"Comment se fait-il qu'on vende de l'huile d'olive 4 euros le litre et que le consommateur l'achète (ensuite en magasin) 14 euros?"
, s'est-il interrogé avec indignation. 

Nos problèmes sont les mêmes qu’ailleurs en Europe mais ici en Grèce nous sommes de petites exploitations.

"Les coûts de production sont énormes notamment pour les engrais et les carburants”,
a expliqué de son côté Giorgos Charisanis, un agriculteur de 55 ans de la région de Thessalonique (nord).

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, qui avait rencontré la semaine dernière les représentants des syndicats professionnels, a appelé lundi les agriculteurs à causer
"le moins de perturbations possible"
dans une métropole au trafic automobile intense. 

"Je comprends parfaitement que nos agriculteurs veuillent organiser une manifestation symbolique à Athènes à l'instar de ce qui s'est passé dans les autres capitales européennes"
, a-t-il affirmé sur la chaîne de télévision Star TV. 

Mais le dirigeant conservateur a insisté sur le fait que le gouvernement n'avait
"rien de plus à donner"
aux agriculteurs en colère. 

La Fédération des agriculteurs a indiqué ne pas être
"satisfaite des mesures supplémentaires annoncées par le gouvernement".

Les agriculteurs grecs ont commencé à protester le mois dernier, tout comme leurs collègues en France, en Allemagne, en Italie, en Pologne et en Espagne et dans d'autres pays européens. 


Leur mécontentement est en partie alimenté par la lenteur des indemnisations après les feux et les inondations dévastatrices de l'année dernière en Thessalie, plaine principale de la production agricole du pays.

Ils réclament aussi un contrôle des importations, une réduction des taxes sur les carburants, de meilleurs prix pour leurs produits et un assouplissement des réglementations environnementales de l'Union européenne. 


Après leur avoir versé entre 2.000 euros et 4.000 euros l'année dernière, le gouvernement a promis une aide supplémentaire de 5.000 à 10.000 euros cette année. 

Le gouvernement a proposé de réduire les factures d'énergie des agriculteurs au cours des dix prochaines années et de ramener la TVA sur les engrais et les aliments pour animaux de 13% à 6%. 


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