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Enfants voleurs près de la Tour Eiffel: procès requis pour traite d'êtres humains aggravée

Le parquet de Paris a récemment demandé que six ressortissants algériens soient jugés pour traite d'êtres humains aggravée: ils sont soupçonnés d'avoir, près de la Tour Eiffel, initié à l'usage des psychotropes des mineurs isolés étrangers pour mieux les pousser à voler.

12:39 - 28/10/2023 samedi
MAJ: 13:00 - 28/10/2023 samedi
AFP
Crédit photo: JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Crédit photo: JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Les réquisitions, rendues le 15 septembre et dont l'AFP a eu connaissance, soulignent le
"parcours d'errance"
de plusieurs dizaines d'enfants, dont 17 identifiés par les enquêteurs et âgés de 8 à 16 ans. Un
"périple"
allant de leur
"traversée de la Méditerranée"
depuis le Maroc ou l'Algérie jusqu'à la Tour Eiffel, leur
"rêve".

Là, sur le parvis du Trocadéro, les six adultes âgés de 23 à 39 ans sont accusés d'avoir initié les mineurs aux psychotropes
"gratuitement, dans un premier temps"
, détaille le parquet.

"Ils m'ont dit: Tiens, prends ça, ça va te faire du bien"
, affirme un Marocain de 10 ans, cité dans les réquisitions.

J'ai pris un demi-comprimé de Rivotril et après j'ai continué, continué, continué.

Des doses qui le
"poussent à voler"
les touristes
"et même à être violent".

La combinaison des psychotropes Rivotril et Lyrica provoque
"une dissociation totale du corps et de l'esprit des jeunes consommateurs"
, souligne le parquet qui y voit une
"opération de recrutement"
des adultes pour créer
"une forte dépendance"
des enfants à leur égard, afin
"d'en tirer un bénéfice financier".

Les investigations, fondées notamment sur des surveillances physiques, ont montré que le parvis du Trocadéro était
"réparti"
entre joueurs de bonneteau, vendeurs à la sauvette et voleurs mineurs. Ces derniers occupaient
"les escaliers centraux"
, sous l'oeil des majeurs
"légèrement en retrait"
. Les adultes sont accusés de s'être approvisionnés en psychotropes à Aubervilliers, en banlieue, et dans le nord de la capitale.

Il revient désormais au juge d'instruction de trancher entre la tenue d'un procès ou un non-lieu. Une audience permettrait
"la mise en lumière d'un phénomène de plus en plus répandu, impliquant l'exploitation d’enfants par des majeurs (...) le plus souvent en toute impunité"
, a estimé Me Kathleen Taieb, avocate d'une partie civile.

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