L'ancien Premier ministre slovaque Robert Fico, dont le parti populiste Smer-SD a remporté les Législatives de samedi, risque de faire pencher la balance diplomatique de son pays très nettement du côté du Kremlin.
La Slovaquie, membre de l'UE et de l'Otan, a fourni une aide militaire substantielle à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe en février 2022.
En 1999, il a quitté le Parti de la gauche démocratique (SDL), héritier politique du parti communiste, pour fonder le Smer-Social-Démocrate (Smer-SD).
Selon le sociologue slovaque Michal Vasecka, M. Fico admire l'autoritarisme du président russe Vladimir Poutine.
M. Fico a aussi affirmé qu'il n'autoriserait pas l'arrestation de Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, s'il venait un jour en Slovaquie.
Avocat de profession, parlant couramment l'anglais, Robert Fico s'est forgé une réputation européenne en tant que représentant de son pays auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg de 1994 à 2000.
Liens avec l'extrême droite
En 2006, le Smer-SD a remporté une victoire écrasante au Parlement, catapultant M. Fico au poste de Premier ministre, deux ans après l'adhésion de la Slovaquie à l'UE.
Il a alors monté une coalition avec le Parti national slovaque (SNS) d'extrême droite, qui partage sa rhétorique anti-réfugiés et ses penchants populistes, puis a tiré parti de la crise financière mondiale de 2008 et 2009 pour renforcer sa popularité en refusant d'imposer des mesures d'austérité.
L'amateur de voitures de course a subi une déconvenue en 2014 lorsque ses ambitions présidentielles se heurtent à la victoire d'un novice en politique, le philanthrope Andrej Kiska.
Ce crime a déclenché une vague de protestations antigouvernementales dans toute la Slovaquie, Jan Kuciak ayant dénoncé les liens entre la mafia italienne et le gouvernement Fico dans son dernier article publié à titre posthume.
Une coalition anticorruption a pris le pouvoir lors d'élections organisées en 2020, au cours desquelles M. Fico avait réussi à préserver son siège au parlement.