Nikki Haley et Ron DeSantis, largement devancés par Trump dans les sondages pour l'investiture républicaine, jouent un peu à quitte ou double lors de ce dernier débat avant le choix des électeurs républicains de l'Iowa.
Car une bonne prestation électorale lundi, dans ce petit État où l'enjeu est grand, leur servirait de tremplin pour espérer accrocher Donald Trump et déjouer les pronostics.
Donald Trump, lui, a encore une fois choisi de ne pas y prendre part, estimant qu'il n'avait rien à gagner à s'exposer à un possible feu roulant de critiques.
Mais il a de nouveau pris le soin d'organiser une contre-programmation, avec un événement de campagne dans la même ville diffusée par une chaîne TV conservatrice pendant que ses deux rivaux débattront sur une chaîne de télévision américaine.
DeSantis l'a également critiqué sur ce point, affirmant récemment:
Il vient pour faire une demi-heure ou une heure de discours et repart, plutôt que d'écouter les habitants de l'Iowa, répondre à leurs questions.
Reste que l'ancien président se trouve probablement conforté par un nouveau sondage (Suffolk University/USA TODAY) indiquant que 51% des électeurs républicains ne prévoient pas de regarder ce débat, signe que l'affiche proposée manque peut-être d'un peu de saveur à leur goût.
Au plan national, l'homme d'affaires est crédité de 51,5%.
Son avance ne faiblit pas en dépit des procédures judiciaires contre lui, dont le calendrier est presque imbriqué à celui des primaires. Au contraire, le magnat a intégré les inculpations et les procès dans sa stratégie de campagne, jusqu'à utiliser sa photo d'identité judiciaire sur des mugs et des tee-shirts.
Mardi, il était ainsi devant la cour d'appel fédérale de Washington qui examine sa demande de bénéficier de l'immunité pénale en tant qu'ancien président. Et jeudi, il sera de nouveau devant le tribunal new-yorkais qui le juge au civil pour des soupçons de fraudes dans la gestion de la Trump organization.
Un temps présenté comme une sérieuse menace pour Donald Trump, le gouverneur de la Floride Ron DeSantis n'a jamais réussi à émerger.
Si bien qu'il se trouve maintenant à essayer de rester au contact de Haley, la candidate qui a le plus le vent en poupe, hors Trump, et que son avenir passe quasi-obligatoirement par un résultat très solide dans l'Iowa.
Pour Nikki Haley, une bonne prestation dans l'Iowa serait un tremplin idéal vers le scrutin suivant, le 23 janvier dans le New Hampshire, où les électeurs indépendants peuvent voter pour les primaires républicaines. Ces derniers pourraient lui accorder leurs faveurs, plus qu'à Trump, resserrant potentiellement la course.
Sans faire une campagne parfaite, Mme Haley affiche suffisamment de soutiens, d'argent récolté et de bons chiffres dans les sondages pour essuyer désormais des attaques de Trump et ses alliés, qui l'avaient ignorée jusque-là.