Cet habitant de Kajuru Station, situé dans l'État nigérian de Kaduna (nord-ouest), a eu plus de chance que les quelque 80 villageois enlevés par des hommes armés dimanche soir, dernier kidnapping de masse d'une série qui frappe le pays le plus peuplé d'Afrique en proie à une recrudescence de ce type d'attaques.
La veille, 16 personnes ont été enlevées à Dogon Noma, à une dizaine de kilomètres de là.
Cette vague d'enlèvements constitue un défi majeur pour le président Bola Ahmed Tinubu, arrivé au pouvoir l'an dernier, qui a promis de s'attaquer à l'insécurité.
Yusuf Thomas a pensé qu'il serait tué, mais il a réussi à s'échapper. Ce homme de 37 ans, de retour dans son village, a raconté:
J'ai entendu une voix qui me disait de ne pas lever la tête ou on me tirerait dessus, alors je me suis couché.
Les forêts denses qui recouvrent certaines parties de la région permettent aux gangs d'établir des camps pendant qu'ils négocient le paiement des rançons.
Le village de Kajuru Station est presque désert depuis l'attaque, la plupart des habitants ayant fui par crainte de nouveaux enlèvements.
Les autorités de l'État de Kaduna n'ont pas donné de chiffres concernant l'enlèvement de dimanche soir, mais les autorités locales affirment que 87 personnes ont été enlevées, principalement des femmes et des enfants.
Tanko Wada, le chef du village, a expliqué que cinq personnes avaient depuis lors réussi à échapper à leurs ravisseurs. Il a en suite déclaré:
À vrai dire, au moment où je vous parle, nous vivons dans la peur parce que nous ne savons pas ce qui va se passer ensuite.
Cette semaine, il a déclaré à ChannelsTV:
Tous les enfants kidnappés, par la grâce de Dieu, reviendront sains et saufs.
Les autorités affirment que des troupes ont fouillé les forêts pour sauver les élèves de Kuriga, mais les familles ont confié à l'AFP que peu de détails leur ont été donnés depuis les enlèvements.
Au Nigeria, les victimes d'enlèvement sont souvent libérées à la suite de négociations avec les autorités, bien qu'une loi de 2022 interdise de remettre de l'argent aux ravisseurs et que les autorités nient que des rançons soient versées.