Une réunion militaire ouest-africaine devant évoquer une possible intervention armée au Niger pour rétablir le président Mohamed Bazoum, renversé par un coup d'État, aura lieu à partir de jeudi au Ghana. La Russie et le Mali appellent à une résolution pacifique de la crise.
Cette réunion, initialement prévue le 12 août, avait été repoussée et se déroulera finalement les 17 et 18 août à Accra, la capitale ghanéenne, selon une source militaire régionale et une source au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Elle se tiendra une semaine après la décision de l'organisation de déployer une
pour rétablir dans ses fonctions Mohamed Bazoum, le président du Niger renversé par un coup d'État militaire le 26 juillet.
Mardi, lors d'un entretien téléphonique, le président russe Vladimir Poutine et son homologue malien Assimi Goïta, arrivé au pouvoir par un putsch en 2020, ont souligné
"l'importance de régler la situation"
au Niger
"uniquement par des moyens pacifiques politico-diplomatiques"
.
Le Mali, pays voisin du Niger, avait très rapidement affiché sa solidarité avec les militaires au pouvoir à Niamey.
Ces derniers ont également haussé le ton lundi soir face à la menace d'une intervention armée.
Ils ont rappelé l'ambassadeur du Niger à Abidjan pour
après des propos du président ivoirien Alassane Ouattara qui a fait, selon eux,
"l'apologie de l'action armée"
contre leur pays.
Jeudi, après le sommet de la CEDEAO à Abuja qui avait entériné le déploiement de la
, le président Ouattara avait déclaré que les chefs d'État étaient d'accord pour qu'une opération militaire
"démarre dans les plus brefs délais"
.
Il s'était également engagé à fournir pour cette intervention
de 850 à 1 100 hommes, aux côtés des armées du Nigeria et du Bénin notamment.
Le régime militaire à Niamey a dénoncé l'
de M. Ouattara à
"voir se réaliser cette agression en tout point illégale et insensée contre le Niger"
.
Lundi, la CEDEAO a pour sa part dénoncé une
des militaires au pouvoir à Niamey qui ont annoncé leur intention de poursuivre devant les tribunaux le président déchu Mohamed Bazoum
.
Le régime militaire assure avoir réuni des
, en s'appuyant sur des
qu'aurait eus M. Bazoum avec des
, des
et des
"responsables d'organisations internationales".
Le département d'État américain, partenaire majeur du Niger avant le coup d'État, s'est également dit
et a estimé que cela ne
"contribuera certainement pas à une résolution pacifique de cette crise".
Car la voie du dialogue n'est pas abandonnée: samedi, une délégation de chefs religieux nigérians musulmans, menée avec l'accord du président nigérian Bola Tinubu, également à la tête de la CEDEAO, s'est rendue à Niamey pour
"apaiser les tensions créées par la perspective d'une intervention militaire".
Selon cette médiation, qui a été reçue par le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, les militaires sont prêts à
"explorer la voie de la diplomatie et de la paix afin de résoudre"
la crise.
Plusieurs chefs religieux et responsables politiques du nord du Nigeria multiplient les efforts pour parvenir à une résolution diplomatique de la crise et éviter le recours à la force.
Et si la CEDEAO a brandi la menace d'une intervention armée la semaine dernière en déployant une
, elle a répété sa préférence pour privilégier la
.
La situation demeure tendue entre le régime militaire de Niamey et plusieurs de ses partenaires ouest-africains.
Depuis le 30 juillet, ce pays sahélien enclavé et miné par la violence de divers groupes armés terroristes est sous le coup de lourdes sanctions financières et commerciales imposées par la CEDEAO.
Le Niger est en mesure de
ces sanctions, même si elles représentent
, a assuré lundi Ali Mahaman Lamine Zeine, le Premier ministre récemment nommé par le régime militaire, dans une interview au média allemand Deutsche Welle.
Depuis le coup d'État du 26 juillet, le président renversé Mohamed Bazoum est retenu dans sa résidence présidentielle avec son fils et sa femme.
Il a déclaré à plusieurs médias être
, privé d'électricité et contraint de manger du riz et des pâtes. Samedi, il a toutefois reçu la visite de son médecin qui a pu lui apporter de la nourriture.
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