Le Brésil a enregistré une croissance de 2,9% l'an dernier, marquée par un net essoufflement de l'activité de la première économie d'Amérique latine au quatrième trimestre, selon des données officielles publiées jeudi.
Ce résultat annuel, annoncé avec un recul du PIB de 0,2% au 4e trimestre par rapport au 3e trimestre, intervient après un fort rebond en 2021 du PIB, dont la hausse a été révisée de + 4,6% à + 5%.
L'activité écvonomique mesurée par l'évolution du PIB avait reculé de 4,1% en 2020, lors de la grave crise due au Covid.
La progression du PIB du Brésil l'an dernier, dernière année du mandat du président d'extrême droite Jair Bolsonaro avant l'arrivée au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, est conforme à l'attente du marché, qui prévoit une croissance inférieure à 1% cette année.
La croissance de 2022 a été essentiellement acquise grâce au dynamisme des services (+4,2%) et de l'industrie (+1,6%) tandis que le secteur de l'agriculture et de la pêche a reculé de 1,7%, a précisé l'IBGE.
Le secteur a également été dopé par le retour du tourisme, qui avait beaucoup souffert de la pandémie.
Les taux dans le collimateur
Pour l'année 2023, la première de son troisième mandat, Lula doit s'attendre à une croissance beaucoup plus faible que lors de son premier passage à la présidence (2003-2010), quand le boom des matières premières lui avait permis de mettre en place d'importants programmes sociaux.
Selon l'enquête hebdomadaire Focus de la Banque centrale auprès d'une centaine d'institutions financières, le PIB brésilien ne va progresser que de 0,84% cette année.
Cette tendance est déjà visible dans les résultats du quatrième trimestre, avec une croissance faible pour les services (0,2%) et l'agriculture (0,3%), et un recul de 0,3% pour l'industrie.
C'est pourquoi le président Lula a fortement critiqué ces dernières semaines la décision de la Banque centrale de maintenir son taux directeur à un niveau très élevé, à 13,75%, un des plus hauts du monde.
Ce taux, nommé Selic, est le principal outil pour contrôler l'inflation, qui a terminé l'année 2021 à deux chiffres (+10,06%), et a connu un pic à 12,13% sur un an en avril dernier, peu après le début de la guerre en Ukraine.
Les prix ont ensuite baissé progressivement, notamment grâce à des réductions de taxes sur les carburants.
L'inflation de 2022 s'est élevée à 5,79%, dépassant néanmoins pour la quatrième année consécutive l'objectif du gouvernement (3,5%, avec une marge de tolérance de + ou - 1,5 point).
En dépit du recul du PIB au quatrième trimestre, le taux de chômage a baissé sur cette même période à 7,9%, son plus bas niveau depuis 2014.