Niger: plusieurs personnalités appellent à la libération de Mohamed Bazoum

16:2916/09/2024, lundi
AFP
L'ex-président du Niger, Mohamed Bazoum, à Lagos, le 22 mai 2023.
Crédit Photo : PIUS UTOMI EKPEIAFP / AFP Archive
L'ex-président du Niger, Mohamed Bazoum, à Lagos, le 22 mai 2023.

Une trentaine de personnalités, dont les prix Nobel Denis Mukwege et Wole Soyinka, ont appelé à la libération de l'ex-président du Niger, Mohamed Bazoum, déténu depuis le coup d'État de juillet 2023, dans une tribune publiée dimanche dans un journal français.

Conformément à cet appel, les auteurs estiment que Mohamed Bazoum et sa femme Hadiza, retenue avec lui, sont
"les victimes d'une détention arbitraire"
entraînant
"des conséquences particulièrement douloureuses pour leur famille et, bien sûr, pour les Nigériens".

Depuis le putsch de juillet 2023, qui a vu le général Abdourahamane Tiani, ancien commandant de la garde présidentielle et proche de Bazoum, s'emparer du pouvoir, le couple présidentiel est gardé
"sous la surveillance stricte d'hommes en armes", "sans communication avec l'extérieur",
dans des conditions de détention
"très sévères"
, jugent les signataires de la tribune, parmi lesquels l'écrivain camerounais Achille Mbembe et l'ancien directeur de Human Rights Watch, Kenneth Roth.

Ils affirment qu'à ce jour
"aucun grief ne lui a été communiqué (à Mohamed Bazoum)"
et qu'aucune explication
"n'a été fournie pour sa détention".

Persuadés que cette privation de liberté vise à punir le président Bazoum pour sa
"lutte résolue pour les libertés et l'État de droit"
, ainsi que pour son combat contre la corruption et le détournement de fonds publics, les auteurs appellent
"les hauts responsables politiques d'Afrique et du monde"
à exiger
"la libération d'un chef d'État démocratiquement élu, séquestré pour des motifs indignes (...) et dont l'action a toujours été inspirée par la recherche du bien commun du peuple nigérien".

Le Niger, indépendant de la France coloniale depuis 1960, a connu cinq coups d'État et deux tentatives de putsch.

Lors de leur prise de pouvoir en juillet 2023, les militaires avaient justifié leur action par la dégradation de la situation sécuritaire.


Pourtant, les attaques persistent: selon l'organisation Acled, qui recense les victimes des conflits dans le monde, environ 1 500 civils et militaires ont été tués dans des attaques terroristes depuis un an, contre 650 entre juillet 2022 et 2023.


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