Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan (C), arrivant pour assister à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Prague (République tchèque), le 31 mai 2024.
Fidan s'est exprimé samedi à l'ouverture de la
"réunion extraordinaire du Conseil des ministres des affaires étrangères du D-8"
qui se déroule à Istanbul au palais Dolmabahce.
Assurant que les pays du D-8 ont renouvelé avec force, à l'occasion de cette réunion, leur soutien à la Palestine.
"Sans aucun doute, ceux qui ont perpétré ce massacre à Gaza rendront un jour des comptes, et ceux qui défendent l'avenir pacifique de la Palestine vaincront",
a-t-il insisté.
Rappelant que le D-8, composé du Bangladesh, de l'Égypte, de l'Indonésie, de l'Iran, de la Malaisie, du Nigeria, du Pakistan et de la Türkiye, rassemble 1,2 milliard de personnes sur trois continents et pèse un produit intérieur brut total de 5 000 milliards de dollars, Fidan a annoncé que l'organisation célébrera le 27e anniversaire de sa création la semaine prochaine.
"Aujourd'hui, en tant que pays du D-8 nous annonçons notre soutien à la Palestine de la manière la plus ferme depuis Istanbul",
a-t-il martelé.
Fidan a rappelé que cette organisation a été fondée sur six principes: la paix, le dialogue, la coopération, la justice, l'égalité et la démocratie, avant d'assurer qu'à l'heure actuelle, ces principes deviennent primordiales.
"Aujourd'hui, Gaza a besoin d'espoir et de soutien, mais plus que tout cela, elle a besoin d'action. Cette guerre n'est pas une guerre israélo-palestinienne mais un défi à la démocratie mondiale",
a-t-il dit, indiquant que l'objectif de cette réunion extraordinaire du Conseil ministériel est de renforcer la mobilisation et la solidarité en faveur de la Palestine.
Fidan a souligné que le système international s'effondre en raison de l'hypocrisie et de l'aveuglement de certains pays.
Pour le responsable turc, les événements qui se sont déroulés à Gaza au cours des huit derniers mois montrent l'érosion des normes et des valeurs.
"La poursuite du massacre israélien déclenche des tensions sociales et la colère des peuples. Tant que le système international n'apportera pas de solution, c'est à nous, en tant que monde islamique, de s'approprier ce problème et de trouver une solution pérenne",
a-t-il souligné.
Fidan a notamment assuré croire, que les problèmes régionaux peuvent être résolu avec des solutions tout autant régionales, louant à cet égard, l'approche de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).
"L'OCI a pris des mesures décisives depuis les premiers jours de la guerre et le monde islamique a montré une telle position décisive pour la première fois en raison de ce problème régional",
a déclaré Fidan, soulignant les nombreux efforts diplomatiques engagé depuis le début du conflit auprès de l'OCI et de la Ligue.
Il a rappelé que, outre l'Organisation de la coopération islamique, le monde islamique a également pris des mesures notamment au sein de la Ligue arabe, de l'Organisation des États turciques et le Conseil de coopération du Golfe.
"Face à l'attitude d'Israël, nous avons besoin d'un soutien de la part de la communauté internationale",
a-t-il complété, avant de poursuivre :
"Face aux efforts d'Israël pour intensifier la guerre, nos frères et sœurs de la région continuent de vivre sous une menace croissante. Les événements actuels à la frontière égyptienne, le ciblage du Liban et les attaques contre le consulat iranien en Syrie sont autant de résultats de cet effet d'entraînement régional. Le D-8 est une autre plateforme qui nous permet de montrer notre solidarité contre l'agression israélienne. Cela montre que nous sommes aux côtés de nos frères et sœurs",
a-t-il détaillé tout en félicitant l'Égypte pour son rôle "incroyable" dans l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza.
La situation à Gaza est une honte pour l'humanité
La situation à Gaza est une honte pour l'humanité
Le ministre turc a qualifié de honte pour l'humanité, la situation à Gaza, précisant qu'il est du devoir de chacun de soutenir Gaza et de résister à la
"tyrannie et à l'oppression".
"Nous devons nous opposer à l'occupation, à l'annexion et aux colonies illégales et défendre la dignité humaine. En tant que pays du D8, nous soutenons la Palestine",
a-t-il insisté.
Fidan a déclaré que tous les efforts visent à garantir les droits du peuple palestinien.
"Sans aucun doute, ceux qui ont perpétré ce massacre à Gaza rendront un jour des comptes, et ceux qui défendent l'avenir pacifique de la Palestine vaincront",
a-t-il martelé.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit cesser d'être l'otage d'un seul pays
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit cesser d'être l'otage d'un seul pays
"Depuis le début, nous avons soutenu la solution à deux États, un État palestinien, indépendant, souverain et territorialement autonome dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale",
a rappelé Fidan avant d'ajouter que l'Espagne, la Norvège, l'Irlande et plus récemment la Slovénie ont reconnu la Palestine en tant qu'État.
"À un moment donné, la Palestine deviendra un membre à part entière des Nations unies et, à ce stade, nous appelons les autres pays à reconnaître l'État de Palestine. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit tenir compte de cet appel et cesser d'être l'otage d'un pays",
a-t-il complété.
Il n'y a pas d'autre option que la création d'un État palestinien indépendant et souverain
Il n'y a pas d'autre option que la création d'un État palestinien indépendant et souverain
"Dans ce cadre, nos efforts porteront sur l'acheminement durable, ininterrompu et sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza et sur l'instauration d'un cessez-le-feu immédiat et permanent. Israël a toujours été la partie qui manipule et rejette ces efforts de cessez-le-feu. Le Hamas est en faveur d'une paix durable, en particulier dans ce sens. Bien entendu, il ne s'agit pas d'un appel à la guerre ou à la paix. Une solution juste et durable ne sera possible que si et seulement si un cessez-le-feu permanent est établi. Cet objectif ne peut être atteint que par la diplomatie et la réconciliation. Il n'y a pas d'autre option que la création d'un État palestinien indépendant et souverain. Pour cela, nous devons aller au-delà des méthodes qui ont été essayées auparavant et soutenir des approches différentes. En tant que Turquie, nous soutiendrons toujours ces efforts. Nous évaluerons les options valables et viables. Nous soutiendrons toujours nos frères et sœurs palestiniens et nous serons à leurs côtés dans ce processus de reconstruction. Nous soutiendrons l'unité de la Palestine",
a-t-il conclu.
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