Italie : L'AC Milan se sépare de Paulo Fonseca après six mois

Crédit Photo : Piero CRUCIATTI / AFP

L'entraîneur portugais de l'AC Milan, Paulo Fonseca.

L'AC Milan a mis fin, lundi, à l'expérience de Paulo Fonseca après seulement six mois. Le technicien portugais paie le prix de l'incapacité de son équipe, distancée en championnat, à enchaîner les victoires.

"L'AC Milan annonce officiellement avoir relevé Paulo Fonseca de ses fonctions d'entraîneur de son équipe première", a indiqué le club milanais dans un communiqué, au lendemain d'un nul (1-1) contre l'AS Rome à domicile.

"Le club remercie Paulo pour son grand professionnalisme et lui souhaite le meilleur pour son avenir", ajoute le communiqué.

Après 18 journées, les Rossoneri, actuellement huitièmes avec un match en retard, accusent 14 points de retard sur le leader, l'Atalanta Bergame, et huit longueurs de la quatrième place, qualificative pour la Ligue des champions. Une position critique pour un club toujours fragile sur le plan financier.

Un remplaçant pressenti: Sergio Conceiçao

Les dirigeants milanais ont décidé d’agir alors que leur équipe doit s’envoler pour l’Arabie saoudite afin de disputer la Supercoupe d’Italie. Ils affronteront la Juventus en demi-finale vendredi.

Selon la presse italienne, qui avait annoncé le limogeage de Fonseca dans la nuit, l’AC Milan pourrait confier l’équipe à Sergio Conceiçao. Ce dernier, sans club depuis son départ de Porto en juin dernier, connaît bien la Serie A pour y avoir évolué entre 1998 et 2004.

Fonseca, âgé de 51 ans, devient le sixième entraîneur remercié cette saison en Serie A. Lors de son dernier match à la tête du Milan, il a passé une grande partie de la rencontre dans les tribunes de San Siro. Exclu à la 43ᵉ minute pour un nouvel accès de colère contre les arbitres, l’ancien entraîneur de Lille a reconnu "avoir exagéré".

Un bilan mitigé en six mois

Nommé en juin dernier, Paulo Fonseca n’a jamais réussi à convaincre les tifosi, qui espéraient un entraîneur d’un tout autre calibre. Son bilan de 12 victoires en 24 matchs toutes compétitions confondues, couplé à l’incapacité de son équipe à aligner deux victoires consécutives en championnat depuis septembre, a scellé son sort.

Seules éclaircies: une victoire 2-1 dans le derby contre l'Inter et un bon parcours en Ligue des champions (4 victoires, 2 défaites), notamment un succès face au Real Madrid à Madrid. Ces performances laissent espérer une qualification pour les huitièmes de finale, directement ou via les barrages.

Cependant, sa gestion des stars Rafael Leao et Théo Hernandez, régulièrement relégués sur le banc pour des raisons disciplinaires, ainsi que son utilisation jugée frileuse du prodige de 16 ans, Francesco Camarda, n’ont pas aidé à asseoir son autorité.

Une crise institutionnelle à Milan

Cette éviction intervient dans un contexte de crise majeure au sein de l’AC Milan, qui a récemment fêté son 125ᵉ anniversaire. Les tifosi, frustrés par la domination de l'Inter, sont en colère contre le propriétaire américain Gerry Cardinale et son conseiller, Zlatan Ibrahimovic.

Ils reprochent un manque d’ambition sur le marché des transferts et la nomination de Fonseca, jugée inadéquate, pour succéder à Stefano Pioli, l'entraîneur du dernier scudetto en 2022.

"C’est un football nouveau qui arrive, dominateur et offensif, avec une toute autre énergie", avait promis Ibrahimovic lors de la présentation de Fonseca en juin dernier. En six mois, cette énergie semble déjà consumée.