Suffocante déjà sous une chaleur extrême, la petite île de Bahreïn se mobilise face à une autre menace climatique: la montée des eaux qui pourrait engloutir une partie de sa côte densément peuplée, avertit son ministre de l'Environnement.
La menace la plus importante est une menace à bas bruit, c'est l'élévation du niveau de la mer.
Les autorités bahreïnies s'apprêtent à agrandir les plages, construire des digues plus hautes et surélever les terres, a assuré le responsable, qui est également ministre du Pétrole et envoyé spécial du royaume pour les affaires climatiques.
Le royaume de près d'un million et demi d'habitants est confronté aux mêmes risques que plusieurs autres îles dans le monde, la montée des eaux étant liée au réchauffement climatique qui fait fondre les glaciers et les nappes glaciaires.
À Bahreïn, le niveau de la mer augmente de 1,6 millimètre à 3,4 millimètres chaque année depuis 1976, a indiqué le ministre.
"Mur de pierre"
Et, selon lui, d'ici 2050, le niveau de la mer pourrait monter d'au moins un demi-mètre, un scénario considéré comme optimiste par les experts, surtout si les calottes glaciaires fondent dans l'océan plus rapidement que prévu.
Une montée des eaux plus importante, de cinq mètres, entraînerait même l'inondation de la majeure partie du pays, y compris l'aéroport international, d'après les autorités.
La montée des eaux aggrave les inondations, menace les côtes et accroît l'intrusion de l'eau de mer, ce qui compromettrait les réserves d'eau souterraine de Bahreïn, déjà peu abondantes.
"Pétrole et environnement"
Bahreïn est par ailleurs confronté aux chaleurs extrêmes qui, selon les experts, pourraient, à terme, rendre une partie de toute la région invivable pour les humains.
Il n'y a pas eu autant d'électricité consommée les années précédentes, ce qui montre bien que les températures augmentent.
Dans une région productrice d'hydrocarbures, en grande partie responsables du changement climatique, Bahreïn prévoit de réduire ses émissions de 30% d'ici à 2035 et de développer les énergies renouvelables pour couvrir 10% de ses besoins au cours de la même période.
Et cette concomitance n'est pas rare dans la région. L'autorité koweïtienne chargée de l'environnement relève ainsi du ministre du Pétrole et les Émirats arabes unis ont choisi Sultan Al Jaber, patron du géant pétrolier ADNOC, pour présider la prochaine conférence de l'ONU sur le climat, la COP28 de Dubaï.