Crédit photo: HOUSSEM ZOUARI / AFP
Le Courant démocrate, parti d’opposition en Tunisie, a appelé ce jeudi au "rejet du racisme" et à la retenue, après les récents événements survenus dans la ville de Sfax, dans le sud-est du pays.
C’est ce qui ressort d’un communiqué du parti, rendu public sur sa page officielle Facebook.
La ville de Sfax a été le théâtre de tensions, dans la journée du lundi, qui ont dégénéré en heurts violents entre les habitants de la ville et les migrants subsahariens qui y résident, à cause du meurtre du jeune tunisien, Nizar Amri, aux mains de migrants en situation irrégulière.
Dans son communiqué, le Courant démocrate a appelé
"tout le monde à Sfax et en dehors de la ville à rejeter le racisme et à ne pas se laisser entraîner par des discours de haine".
Le parti a exprimé sa
"solidarité avec les citoyens tunisiens et avec les migrants lésés qui paient le prix de l'inaction des autorités".
Le Courant démocrate a condamné
"les agissements racistes, moyenâgeux et terrifiants que certains Tunisiens ont commis envers les migrants, au vu et au su des autorités sécuritaires".
Le parti d'opposition a condamné également les
"actes criminels de certains migrants".
Il a estimé que
"le jeune homme Nizar Amari, qui a été poignardé à mort, dans des heurts, a été victime de l'indifférence de l'Etat".
Il a appelé à
"publier les résultats d'une enquête sérieuse et transparente, à tenir les personnes impliquées dans ces incidents pour responsables dans le cadre de la loi et à une action immédiate pour rétablir l’ordre dans la ville".
Concernant la question migratoire, le parti d'opposition a appelé les autorités du pays à
"renforcer le contrôle de ses frontières terrestres pour limiter le flux de migrants irréguliers en provenance des frontières libyenne et algérienne".
Les autorités tunisiennes n'ont émis aucun commentaire immédiat à propos des accusations de négligences adressées par le parti d'opposition à l'endroit de l'État.
Le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré mardi, lors d'une réunion avec le ministre de l'Intérieur Kamal Feki et des responsables sécuritaires au siège du ministère dans la capitale Tunis, qu'il existe
"des réseaux criminels responsables de la migration irrégulière vers Sfax"
, selon un communiqué rendu public par la présidence tunisienne.
Saïed s'était interrogé:
“Comment ces personnes parcourent-elles des milliers de kilomètres et se dirigent-elles vers une ville spécifique (Sfax) ou un quartier spécifique? S'agit-il de migrants ou de déplacés par des groupes qui profitent de leur misère et menacent la paix civile en Tunisie?“.
La Tunisie connaît depuis le début de l’année 2023 une augmentation remarquable des flux migratoires irréguliers vers l’Europe, notamment vers les côtes italiennes, à la lumière des répercussions des crises économiques et politiques dans le pays et des conflits armés qui ravagent plusieurs autres pays africains.
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