Crédit Photo : Aymen ZAOUALI / AFP Archive
L'opposant tunisien Safi Said a été arrêté pour avoir traversé illégalement la frontière vers l'Algérie, après avoir renoncé à sa candidature à la présidentielle de 2024.
Un opposant au président tunisien Kais Saied, qui avait annoncé sa candidature à la prochaine présidentielle avant d'y renoncer, a été arrêté mardi pour avoir franchi illégalement la frontière vers l'Algérie, ont annoncé mercredi des sources judiciaires à des médias tunisiens.
L'ancien député Safi Said, 70 ans, avait été condamné en juin à quatre mois de détention pour avoir falsifié des parrainages lors du dépôt de sa candidature à la présidentielle de 2014.
Le tribunal de Kasserine (centre-ouest) a
"ordonné le placement en détention du militant politique Safi Said et d'un accompagnateur pour avoir illégalement traversé la frontière vers un pays voisin"
, a indiqué son porte-parole à des médias locaux.
Le 9 août, cet ancien journaliste avait expliqué renoncer à sa candidature à la présidentielle du 6 octobre, se plaignant d'une
"inégalité des chances, de grands obstacles et d'un manque de clarté des règles du jeu".
Mardi, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a souligné qu
'"au moins huit candidats potentiels ont été poursuivis en justice, condamnés ou emprisonnés" et, de facto, "ont été empêchés de se présenter".
Il s'agit notamment des dirigeants de l'opposition Issam Chebbi et Ghazi Chaouachi, ainsi que, à l'autre bout du spectre politique, d'Abir Moussi, cheffe du Parti destourien libre, nostalgique des régimes Bourguiba et Ben Ali.
La Tunisie
"se prépare à tenir une présidentielle dans un contexte de répression croissante de la dissidence et de la liberté d'expression et en l'absence de contrôles vitaux des pouvoirs du président Saied",
a ajouté HRW dans un communiqué.
M. Saied est accusé de dérive autoritaire depuis un coup de force le 25 juillet 2021, par lequel il s'est octroyé tous les pouvoirs.
Face à M. Saied, qui brigue un deuxième mandat, seuls deux candidats ont vu leurs dossiers retenus: Zouhair Maghzaoui, 59 ans, ancien député de la gauche panarabe, et un industriel quadragénaire, Ayachi Zammel, chef d'un parti libéral.
L'autorité électorale Isie a rejeté 14 autres candidatures, au motif d'un nombre insuffisant de parrainages.
La barre était très haut placée puisqu'il fallait au moins 10 000 signatures d'électeurs, le parrainage d'au moins dix élus d'une des deux assemblées parlementaires (considérées comme acquises au président) ou de 40 élus locaux.
D'autres postulants se sont plaints de n'avoir pas pu obtenir divers documents nécessaires au dépôt de leurs dossiers, dont les formulaires de parrainages ou leur extrait de casier judiciaire.
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