En Thaïlande, le dirigeant de l'opposition Natthaphong Ruengpanyawut accuse les juges d'avoir organisé un "coup d'État judiciaire", en ayant évincé le Premier ministre et dissous le parti politique arrivé en tête aux législatives.
Au début du mois, la Cour constitutionnelle a dissous le parti progressiste Move Forward (MFP), accusé de crime de lèse-majesté, et interdit à ses dirigeants de faire de la politique, avant de démettre de ses fonctions le chef du gouvernement, Srettha Thavisin, pour manquements à l'éthique.
Son nouveau chef, Natthaphong Ruengpanyawut, a déclaré à l'AFP que des réformes étaient nécessaires pour que le royaume progresse.
Plus de manifestations de masse
Ces deux dernières décennies, la politique thaïlandaise a été marquée par une lutte acharnée entre les partis progressistes populistes et l'élite royaliste soutenue par les militaires.
Plus de quatorze millions de Thaïlandais, un résultat inédit en plus de dix ans, ont choisi Move Forward pour tourner la page d'une quasi-décennie de domination de la vie politique en Thaïlande par les militaires, à l'issue d'un putsch en 2014, qui a creusé les inégalités et plombé la croissance économique.
Mais le MFP a été empêché de former un gouvernement par des sénateurs conservateurs nommés par la junte, effrayés par ses projets de réformes.
Un tribunal a ensuite jugé que ces propositions constituaient une tentative de renversement de la monarchie constitutionnelle et, le 7 août, le MFP est devenu le dernier en date d'une série de partis politiques thaïlandais à être dissous par les juges.
Désormais rebaptisé le Parti du peuple, ce mouvement espère obtenir une majorité claire aux prochaines législatives prévues pour mi-2027. Cependant, il pourrait faire face à un harcèlement judiciaire ou être à nouveau empêché d'exercer le pouvoir.
La loi de lèse-majesté prévoit entre trois et quinze ans de prison pour toute insulte visant le roi ou sa famille, une sanction considérée parmi les plus sévères au monde pour une loi de ce type.