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La réponse de la communauté internationale à la crise des réfugiés à l’est du Tchad suite aux affrontements au Soudan n'est pas à la hauteur des besoins ressentis sur place, a affirmé lundi à Anadolu, Yacoub Allamine, coordinateur national des programmes de la Croix rouge tchadienne.
"Ouvert pour accueillir quelques milliers de réfugiés seulement, les camps à l’est du pays ont vu leur population s'accroître tout à coup, pour atteindre des dizaines de milliers aujourd'hui"
, a-t-il souligné.
Le 24 avril, le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a aussi exprimé dans un communiqué, sa
"vive inquiétude alors que des réfugiés fuyant les combats au Soudan arrivent au Tchad".
Selon les équipes du HCR présentes à la frontière, entre 10 000 et 20 000 personnes ont fui les combats au premier jour dans la région du Darfour au Soudan pour trouver refuge au Tchad voisin.
"La majorité des personnes qui arrivent sont des femmes et des enfants, qui trouvent actuellement refuge dans des abris de fortune"
, a relevé le HCR.
Les différentes agences de l’ONU et des ONG travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement tchadien et ses partenaires pour évaluer leurs besoins et organiser une assistance conjointe.
"Les besoins prioritaires et les plus urgents sont l’accès à l’eau, à la nourriture et aux soins de santé, les abris, la protection des enfants et la prévention de la violence sexuelle et sexiste"
, a souligné le HCR. Mais le plus inquiétant serait le risque d'épidémies (qui heureusement ne se sont pas encore déclarées).
Première Urgence Internationale, une ONG française de solidarité internationale à but non lucratif, apolitique et laïque, a indiqué à Anadolu qu’elle est aux côtés de ces réfugiés
"à travers une clinique de santé mobile qui offre des soins de santé primaire, une prise en charge des enfants malnutris, des femmes allaitantes et des femmes enceintes".
D’après cette ONG,
"ces actions humanitaires vont continuer, d'être renforcées et élargies à la distribution d’eau potable, de vivres, d’articles ménagers, mais également de construction d’abris pour ces familles, essentiellement composées de femmes et d’enfants, qui ont tout abandonné derrière elles".
Samedi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé que quatre camions sont partis de Ndjamena avec 139 tonnes de denrées alimentaires pour nourrir les nouveaux réfugiés à l’est du Tchad.
L'est du Tchad accueille déjà plus de 400 000 réfugiés soudanais et les nouveaux arrivants représentent un défi additionnel pour les services publics et les ressources du pays qui sont déjà fortement sollicités selon l’ONU.
L'afflux de réfugiés continue, puisque tout indique que la situation au Soudan ne s'améliore pas du point de vue de la sécurité.