Le 22 juillet 2024, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a opéré un remaniement ministériel en renvoyant les ministres des Affaires étrangères et de la Communication, alimentant des spéculations sur des manœuvres de pouvoir en vue des élections présidentielles de 2025.
Deux ministres d'importance en Tanzanie, ceux des Affaires étrangères et de la Communication, ont été limogés, a annoncé la présidence.
Mahmoud Thabit Kombo a été nommé
"nouveau ministre des Affaires étrangères et de la Coopération est-africaine en remplacement de January Makamba dont la nomination est révoquée",
selon un communiqué de la présidence dimanche soir.
Jerry Silaa remplace Nape Nnauye au poste de ministre de la Communication et de l'Information, ajoute le communiqué.
La présidence n'a pas précisé dans son communiqué les raisons de ce remaniement.
La semaine dernière, une vidéo devenue virale montrait Nape Nnauye déclarer que
"la victoire aux élections n'est pas toujours déterminée par le nombre de voix dans les urnes mais dépend de qui compte et annonce les résultats".
Il avait ensuite présenté ses excuses après le tollé suscité par ses propos.
Le secrétaire général du principal parti d'opposition Chadema, John Mnyika, a affirmé dans des médias que la vidéo
"montre ce qui a été prévu au sein du gouvernement et du parti au pouvoir".
Pour Abel Kinyondo, professeur à l'université de Dar es Salaam, ce remaniement est un
"jeu de pouvoir en vue des élections générales de l'année prochaine".
La Tanzanie devrait organiser sa première élection présidentielle en 2025 depuis que le décès du dirigeant autoritaire John Magufuli en 2021 a propulsé son adjointe, Samia Suluhu Hassan, à la tête du pays.
Mme Hassan s'est efforcée de revenir sur certaines des orientations politiques les plus dures de son prédécesseur, M. Magufuli, auquel ses tendances d'homme fort avaient valu le surnom de
"Bulldozer".
Mais l'optimisme suscité par ces premières décisions avait été quelque peu douché par l'arrestation en juillet 2021 de plusieurs opposants politiques.
En février, le Parlement a approuvé des réformes électorales décriées par l'opposition, qui estime que l'indépendance de la commission électorale n'est pas garantie.
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