Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promulgué vendredi une loi sur l'éducation qui divise profondément le gouvernement d'unité nationale, tout en suspendant pour trois mois l'application de deux articles controversés. Ces mesures visent à permettre des négociations entre les différents partis politiques.
John Steenhuisen, chef de l'Alliance démocratique (DA), principal allié de l'ANC de M. Ramaphosa au sein du gouvernement, avait demandé au président de ne pas promulguer la loi. Il a menacé que la DA, principale formation de l'opposition, pourrait quitter le gouvernement, privant ainsi M. Ramaphosa de sa majorité parlementaire.
Les objections de la DA et de plusieurs autres partis portent sur deux articles de la loi. Ces articles soumettent désormais les règles d'admission et la langue d'enseignement de chaque établissement à l'approbation du gouvernement, alors que ces décisions étaient jusqu'ici du ressort des conseils d'administration des écoles, composés notamment de parents et d'enseignants.
Dans un esprit de coopération, Ramaphosa a décidé de suspendre l'entrée en vigueur des articles 4 et 5 pour une période de trois mois, afin de laisser le temps aux différentes parties de parvenir à un accord. Cependant, il a averti que si aucune entente n'était trouvée, ces articles seraient appliqués au terme de ce délai.
La promulgation de cette loi, votée avant les élections législatives de mai, qui ont vu l'ANC perdre sa majorité absolue, a déclenché la première crise majeure au sein du gouvernement d'unité nationale, formé il y a moins de trois mois.