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Cyril Ramaphosa, président sud-africain, ouvre le Parlement à l'hôtel de ville du Cap pour la première fois après les élections générales, le 18 juillet 2024.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promulgué vendredi une loi sur l'éducation qui divise profondément le gouvernement d'unité nationale, tout en suspendant pour trois mois l'application de deux articles controversés. Ces mesures visent à permettre des négociations entre les différents partis politiques.
John Steenhuisen, chef de l'Alliance démocratique (DA), principal allié de l'ANC de M. Ramaphosa au sein du gouvernement, avait demandé au président de ne pas promulguer la loi. Il a menacé que la DA, principale formation de l'opposition, pourrait quitter le gouvernement, privant ainsi M. Ramaphosa de sa majorité parlementaire.
Les objections de la DA et de plusieurs autres partis portent sur deux articles de la loi. Ces articles soumettent désormais les règles d'admission et la langue d'enseignement de chaque établissement à l'approbation du gouvernement, alors que ces décisions étaient jusqu'ici du ressort des conseils d'administration des écoles, composés notamment de parents et d'enseignants.
Les opposants craignent que cette réforme ne mette en péril l'enseignement en langue maternelle. La minorité afrikaner, base électorale importante de la DA, redoute en particulier pour les écoles qui dispensent des cours en afrikaans, une langue issue du néerlandais du XVIIe siècle.
Lors de la cérémonie de promulgation télévisée vendredi, Cyril Ramaphosa a défendu la loi, soulignant que
"la promulgation de cette loi est une étape importante en vue de surmonter les défis que connaît depuis longtemps notre système éducatif"
et de garantir que
"tous les enfants aient accès à une bonne éducation".
Le président a précisé que la loi vise à assurer
"l'uniformité et l'équité"
des normes éducatives dans toutes les écoles. Le ministre de l'Éducation, membre de la DA, était absent de la cérémonie.
Dans un esprit de coopération, Ramaphosa a décidé de suspendre l'entrée en vigueur des articles 4 et 5 pour une période de trois mois, afin de laisser le temps aux différentes parties de parvenir à un accord. Cependant, il a averti que si aucune entente n'était trouvée, ces articles seraient appliqués au terme de ce délai.
Malgré ce geste de conciliation, John Steenhuisen a annoncé que la DA prévoit de contester la loi devant la justice, dénonçant la "menace" du président de promulguer les articles contestés s'il n'y a pas d'accord. Il a estimé que cela va à l'encontre de l'esprit de consensus qui régit le gouvernement d'unité nationale.
La promulgation de cette loi, votée avant les élections législatives de mai, qui ont vu l'ANC perdre sa majorité absolue, a déclenché la première crise majeure au sein du gouvernement d'unité nationale, formé il y a moins de trois mois.
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