Des conducteurs philippins de jeepney ont manifesté bruyamment mardi dans la capitale Manille contre la mise au rancard progressive de ces moyens de transport populaire polluants pour les remplacer par des minibus modernes.
Les jeepneys fabriqués initialement à partir de jeeps américaines abandonnées après la Deuxième Guerre mondiale sont un symbole national aux Philippines et le principal mode de transport en commun du pays.
Des millions de Philippins les utilisent chaque pour 13 pesos (21 centimes) le trajet.
La réforme a connu plusieurs retards, en raison de manifestations et de la pandémie de Covid-19.
Les conducteurs de jeepney avaient jusqu'à fin 2023 pour adhérer à une coopérative, qui remplacera en deux à trois ans leur flotte par des véhicules modernes, plus sûrs et moins polluants. Les coopératives peuvent avoir des prêts bancaires et une subvention comprise entre 200.000 et 300.000 pesos par véhicule pour aider à la transition.
Mais les opposants à la réforme affirment que rejoindre une coopérative et acheter un nouveau véhicule les endettera et qu'ils ne seront pas en mesure de gagner suffisamment d'argent pour survivre. Ils contestent aussi un nouveau système d'horaires fixe.
Nous continuerons à nous battre pour ces jeepneys et nos gagne-pain jusqu'à notre dernier souffle.
Près de 77% des conducteurs de jeepney ont rejoint des coopératives dans le pays, selon le bureau des transports, les autres ayant un répit jusqu'au 31 janvier. Des conducteurs plus âgés, comme Artemio Cinco, 55 ans, craignent d'avoir du mal à trouver un emploi.