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ONU: les Palestiniens handicapés redoutent d'être les premiers à être tués

Les personnes handicapées à Gaza redoutent d'être "les premiers" où "les prochains à être tués" en raison des possibilités limitées de fuite liées à leur handicap, a averti un Comité de l'ONU, lundi.

09:46 - 28/05/2024 Salı
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Les Palestiniens handicapées craignent d'être les prochaines victimes en raison de leurs possibilités limitées de fuite dues à leur handicap à Gaza, le 28 mai 2024.
Crédit Photo : EYAD BABA / AFP
Les Palestiniens handicapées craignent d'être les prochaines victimes en raison de leurs possibilités limitées de fuite dues à leur handicap à Gaza, le 28 mai 2024.

Le Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU a déclaré dans un communiqué que l'absence d'avertissement préalable dans des formats accessibles, associée à la destruction des réseaux de communication, a empêché l'évacuation des Palestiniens handicapés.


"La vaste destruction des habitations et des infrastructures civiles et les décombres qui en résultent ont réduit toute possibilité de mouvement indispensable à la fuite, à l'évacuation et à toute recherche de protection"
, a déclaré le Comité.

Le cas de Y. M., militant d'une ONG, illustre, selon le Comité, les difficultés rencontrées par les personnes handicapées dans des environnements peu sûrs. Il souffrait d'une déficience visuelle qui le rendait vulnérable aux attaques et aux attentats à la bombe, car sa maison était située dans une zone à haut risque. Il a été tué chez lui le 7 décembre, laissant derrière lui quatre enfants âgés de 2, 3, 8 et 10 ans.

"Il n'a pas reçu d'informations sur l'évacuation en temps voulu ou sous une forme accessible, et ni lui ni ses proches n'ont bénéficié de passages, d'aménagements et d'abris accessibles spécifiques où il aurait pu trouver des mesures de sécurité et échapper à la frappe aérienne"
, regrette le Comité.

Celui-ci souligne également que les enfants handicapés courent
"un risque accru de séparation familiale et que leurs souffrances sont insoutenables".

Le Comité s'est dit choqué par le récit d'une jeune fille de 14 ans atteinte d'infirmité motrice cérébrale, réfugiée à Rafah Est, qui avait perdu ses appareils d'assistance, notamment un fauteuil roulant, lors d'attaques militaires et qui avait dû être portée par ses parents lors de sa fuite du nord vers le sud de Gaza.

Le Comité a été consterné d'apprendre que les enfants vivant dans des camps de réfugiés et des tentes surpeuplées, ont perdu leurs chances de bénéficier d'une éducation et d'une réadaptation, comme ce fut le cas d'Amir, un garçon souffrant de déficience intellectuelle qui a fui Khan Younes avec sa mère et son frère.


L'état de santé d'Amir s'est détérioré depuis qu'ils ont été relogés dans la tente, et il fait preuve de nervosité et d'anxiété accrues.


"La situation d'Amir et de la jeune fille de 14 ans témoignent de la détresse psychologique et des traumatismes subis par les enfants handicapés"
, a déclaré le Comité de l'ONU.

Selon le Bureau central palestinien des statistiques, 21 % des ménages de Gaza ont déclaré compter au moins un membre handicapé, tandis que 58 000 personnes handicapées avaient été recensées avant le 7 octobre. Plus de 1000 enfants ont été amputés d'un membre depuis cette date.

"Ces chiffres pourraient toutefois avoir explosé après sept mois de guerre et d'escalade des hostilités. Il reste difficile d'obtenir des données et des informations fiables sur les personnes handicapées"
, note le Comité de l'ONU.

Il s'est également dit alarmé par les
"impacts disproportionnés"
sur les personnes handicapées dus à la destruction des hôpitaux, à l'interruption des services essentiels, aux restrictions ou à l'inexistence de l'accès à l'aide humanitaire.

Le Comité a appelé à un cessez-le-feu immédiat et a exhorté toutes les parties à cesser les attaques, la violence et les hostilités contre les civils.

Il a rappelé qu'Israël, en tant que puissance occupante à Gaza et État partie à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, a l'obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection et la sécurité des personnes handicapées dans les situations de risque, y compris les situations de conflit armé.


Israël a tué plus de 36 000 Palestiniens dans la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée le 7 octobre de l'année dernière par le mouvement Hamas.


La campagne militaire a transformé une grande partie de l'enclave de 2,3 millions d'habitants en ruine, laissant la plupart des civils sans abri et exposés au risque de famine.


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