Nouveaux bombardements sur Gaza, où Israël intensifie encore son offensive

La rédaction
14:5226/12/2023, mardi
MAJ: 26/12/2023, mardi
AFP
De la fumée s'élève dans le sud de la bande de Gaza lors d'un bombardement israélien, le 26 décembre 2023.
Crédit Photo : SAID KHATIB / AFP
De la fumée s'élève dans le sud de la bande de Gaza lors d'un bombardement israélien, le 26 décembre 2023.

De nouveaux bombardements ont visé mardi la bande de Gaza, où Israël a annoncé une nouvelle intensification des combats contre le Hamas, malgré les appels internationaux à faire taire les armes et les lourdes pertes civiles dans le territoire palestinien assiégé.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé lundi que la paix ne serait obtenue que si Gaza est
"démilitarisée"
et
"déradicalisée"
, plus de deux mois et demi après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas sur les colonies israéliennes.

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement de résistance palestinienne, au pouvoir à Gaza depuis 2007. La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service.

Mardi matin, de la fumée s'élevait après un bombardement au-dessus de la grande ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, où Israël a annoncé concentrer désormais l'essentiel de son offensive contre le Hamas et qui abrite de nombreux déplacés ayant fui le nord.


Selon un correspondant de l'AFP, les frappes israéliennes se sont poursuivies durant la nuit, notamment sur Khan Younès et la ville voisine de Rafah, à la frontière égyptienne, où s'entassent des dizaines de milliers de déplacés dans des camps de fortune.


Trente corps de victimes des bombardements ont été transportés ces dernières 24 heures à l'hôpital Nasser de Khan Younès, selon le ministère de la Santé du Hamas.

L'armée a annoncé mardi avoir frappé au cours de la journée écoulée plus de cent cibles à Gaza, dont des entrées de tunnels et des sites militaires du Hamas, selon elle, notamment à Jabaliya, dans le nord, et à Khan Younès.


"Nous n'arrêtons pas, (...) nous intensifions les combats dans les jours à venir. Ça sera une longue guerre,"
a affirmé lundi Benjamin Netanyahu, après s'être rendu à Gaza. De plus, il a également déclaré au Wall Street Journal.

Le Hamas doit être détruit, Gaza doit être démilitarisée et la société palestinienne doit être déradicalisée.

"Des récits déchirants"


Selon le ministère de la Santé du Hamas, 20.674 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées par les bombardements israéliens à Gaza, qui ont aussi fait près de 55.000 blessés.

Selon l'armée israélienne, 158 militaires ont été tués au combat depuis le début de son offensive terrestre à Gaza le 27 octobre.


Dans ce petit territoire surpeuplé, soumis par Israël à un siège total depuis le 9 octobre, la guerre a forcé 1,9 million de personnes à fuir leur foyer, soit 85% de la population selon l'ONU.

Les derniers jours ont été particulièrement meurtriers.


L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'est rendue à l'hôpital de Deir El-Balah, dans le centre de la bande de Gaza après une frappe israélienne sur un camp de réfugiés voisin, a entendu des
"récits déchirants"
de familles entières tuées, a raconté lundi sur X son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il a affirmé:

Cette dernière frappe sur une communauté de Gaza montre bien pourquoi il faut un cessez-le-feu tout de suite.

Cette frappe dimanche sur le camp d'Al-Maghazi a tué au moins 70 personnes, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne a dit
"vérifier l'incident".

"Ils nous disent d'aller au sud, au nord, au centre: ce ne sont que des mensonges et des tromperies, il n'y a pas de zone sûre dans la bande de Gaza,"
s'est indigné auprès de l'AFP Abou Rami Abou Al-Ais, un habitant de ce camp, qui ajoute:

Les enfants sont réduits à l'état de restes. Quelle est la faute de ces enfants innocents ?

L'entrée de l'aide humanitaire à Gaza n'a pas augmenté de manière significative, malgré le vote vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution réclamant son acheminement
"immédiat"
et
"à grande échelle".

En Israël, la pression perdure pour libérer les otages. Lundi, M. Netanyahu a été chahuté lors d'un discours au Parlement par des familles qui scandaient
"Maintenant, maintenant!"
.
"Et si c'était ton fils?"
,
"80 jours, chaque minute c'est l'enfer",
pouvait-on lire sur des banderoles.

Malgré l'intransigeance des deux camps, les médiateurs égyptiens et qataris tentent de négocier une nouvelle trêve, après celle d'une semaine fin novembre qui a permis la libération de 105 prisonniers israéliens contre 240 détenus palestiniens et l'entrée à Gaza, depuis l'Egypte, d'importants convois aide humanitaire.


Frappes américaines en Irak


Au-delà de Gaza, le spectre d'un élargissement du conflit plane toujours, avec des échanges de tirs entre le Hezbollah et l'armée israélienne à la frontière entre le Liban et Israël, et les attaques des rebelles Houthis du Yémen contre des navires en mer Rouge et en mer d'Arabie.


Les attaques imputées aux groupes pro-iraniens contre des troupes américaines se sont multipliées en Irak et en Syrie.

Mardi, les Etats-Unis ont annoncé avoir mené des frappes aériennes contre trois sites utilisés par des groupes pro-iraniens en Irak.


Le gouvernement irakien a dénoncé un
"acte hostile"
qui a tué un
"membre"
des forces de sécurité et blessé
"18 personnes, dont des civils".
Selon des sources de sécurité, au moins un membre d'une faction irakienne pro-Iran a été tué et 24 autres blessés.

L'Iran a également accusé Israël d'avoir tué lundi un de ses hauts-gradés dans une frappe de missiles en Syrie. Les Gardiens de la Révolution ont identifié ce général de brigade, Razi Moussavi, comme un
"responsable logistique de l'axe de la résistance"
à Israël, qui regroupe notamment l'Iran, le Hamas, les Houthis et le Hezbollah. Ce dernier réagi:

Nous considérons cet assassinat comme une attaque flagrante qui dépasse les limites.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a prévenu qu'Israël
"paierait certainement pour ce crime"
.

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