La junte malienne a appelé lundi les groupes armés du nord signataires d'un accord de paix en mauvais état, à renouer le dialogue avec elle alors que la crainte d'une reprise des hostilités grandit dans le sillage du retrait de la mission de l'ONU.
Au moment où cet appel était lancé, le porte-parole d'une organisation réunissant ces groupes accusait des avions de l'armée malienne d'avoir bombardé des positions de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), une alliance à dominante touareg signataire de l'accord, dans la région de Kidal, sans faire de dégâts.
Les tensions augmentent depuis des mois entre l'État central et les groupes en question. Elles ont été accentuées avec le début du retrait de la mission de l'ONU déployée au Mali depuis 2013 et poussée au départ par les autorités maliennes.
Les groupes armés s'opposent au transfert des camps de la mission à l'armée malienne, sur fond de rivalité pour le contrôle du territoire.
La situation fait craindre pour l'avenir de l'accord de 2015 jugé primordial pour la stabilisation du pays sahélien, plongé dans la tourmente depuis le déclenchement d'insurrections indépendantistes et salafistes dans le nord en 2012.
Mais, au même moment, Mohamed El Maouloud Ramadane, porte-parole d'une structure réunissant les groupes signataires depuis 2021, faisait état auprès de l'AFP du largage de quelques bombes sur des positions des ex-rebelles à Anefis, sans causer de dommages.