"Nous prévoyons de débuter les livraisons de gaz de Russie vers l'Ouzbékistan à partir du 1er mars" prochain, a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère de l'Energie.
Les deux parties n'ont toutefois pas communiqué publiquement le volume de gaz qui sera livré ni le montant de la transaction.
Ces déclarations interviennent au lendemain de la signature d'une feuille de route entre le géant russe Gazprom et l'Ouzbékistan portant sur "des mesures techniques nécessaires au transit du gaz via le gazoduc +Asie centrale-Centre+ qui traverse le Kazakhstan et l'Ouzbékistan".
Ces deux Etats aux localisations stratégiques sont dotés en ressources naturelles mais font face à des déficits. Mi-janvier, une feuille de route entre Gazprom et le Kazakhstan a aussi été signée.
Après une année marquée par une forte baisse des livraisons de gaz russe vers l'Europe dans la foulée des sanctions occidentales contre l'offensive en Ukraine, la Russie souhaite rediriger ses exportations vers l'Asie, notamment via les infrastructures des pays d'Asie centrale.
Tachkent a rejeté le concept d'alliance politique et assuré que cet accord avec Gazprom ne "menaçait pas la souveraineté ouzbèke".
Cette ex-république soviétique de quelque 35 millions d'habitants fait partie des principaux producteurs mondiaux de gaz avec 51,7 milliards de mètres cubes produits en 2022.
Mais le pays subit des pénuries énergétiques, en raison de la forte croissance de la demande, couplée à un hiver aux températures inhabituellement glaciales et à une infrastructure vieillissante.
Pour pallier les coupures d'électricité et de chauffage malgré des températures chutant par endroit jusqu'à moins trente degrés, l'Ouzbékistan a été contraint de stopper en décembre ses exportations de gaz et a trouvé un accord avec le Turkménistan voisin, aux larges ressources gazières.
Conséquence de cette crise, plusieurs hommes politiques et hauts fonctionnaires avaient été renvoyés.
Selon le Premier ministre ouzbek Abdoulla Aripov, "environ 42% de tous les réseaux énergétique, dont 39% des lignes à haute tension, 51% des postes électriques et 35% des transformateurs ont plus de 40 ans" et ont donc été construits sous l'Union soviétique.