Le gouverneur de la BDL, très lié à la classe politique, est soupçonné de s'être constitué un riche patrimoine immobilier et bancaire en Europe via un montage financier complexe et un détournement massif de fonds publics libanais.
Le Liban avait reçu la semaine dernière la notice rouge d'Interpol, basée sur ce mandat d'arrêt, mais il n'extrade pas ses ressortissants.
Le magistrat lui a interdit de quitter le territoire libanais et a décidé de saisir ses deux passeports, libanais et français, selon cette même source.
Les décisions du juge Kabalan pourraient viser à se dérober aux décisions de la justice française, a affirmé à l'AFP l'avocat Karim Daher, engagé dans la lutte contre la corruption.
Selon une autre source judiciaire, le procureur général libanais a été informé mercredi par une délégation de l'ambassade d'Allemagne que la procureure générale de Munich avait également issu un mandat d'arrêt contre M. Salamé et qu'Interpol en serait notifié.
Depuis que la juge française a émis un mandat d'arrêt contre M. Salamé, les principaux responsables libanais gardent un silence embarrassé sur cette affaire.
M. Salamé jouit de bonnes relations avec une grande partie de la classe politique qui défend sa politique monétaire, dans un pays qui connait depuis l'automne 2019 une grave crise économique.
En mars 2022, la France, l'Allemagne et le Luxembourg avaient gelé 120 millions d'euros d'avoirs libanais soupçonnés d'appartenir à M. Salamé.
Et depuis le début de l'année, des juges européens se sont rendus à trois reprises au Liban pour l'interroger, ainsi que ses proches.
La cour d'appel de Paris doit en outre se prononcer le 4 juillet sur la validité de saisies opérées sur le patrimoine immobilier et bancaire en Europe de Riad Salamé, selon des sources proches du dossier.
L'homme d'affaires était en liberté sous caution au Japon avec l'interdiction de quitter ce pays dans l'attente d'un procès pour des malversations financières présumées quand il était à la tête de Nissan.