L'aéroport international de Beyrouth, au Liban. Crédit photo: ANWAR AMRO / AFP / ARCHIVE
Plusieurs ONG et députés au Liban ont critiqué le manque de transparence dans l'attribution d'un juteux contrat d'extension de l'aéroport international de Beyrouth, alors que le pays est en plein effondrement économique.
Le contrat prévoit la construction d'un nouveau terminal, d'une valeur de 122 millions de dollars, attribué par consentement mutuel à la société irlandaise Daa international et à la Lebanese Air Transport (LAT).
L'attribution du contrat a été annoncée le 20 mars par le ministre des Travaux publics et des Transports, Ali Hamié, qui a souligné qu'il favoriserait
"la création de près de 2.500 emplois".
De plus, Jean Ellieh, directeur de cette autorité a déclaré mercredi à l’AFP:
Le contrat n’est pas passé par l’autorité de régulation des marchés publics.
Dans deux communiqués conjoints, dix ONG ont exprimé leur inquiétude face aux
(...)
qui ouvrent la porte à la corruption et au népotisme et permettent l'utilisation illégale de fonds publics".
Elles ont dénoncé les
d'une loi de passation des marchés dans le secteur public, votée en 2021 et saluée par le Fonds monétaire international (FMI).
Les ONG ont critiqué
"la marginalisation de l'autorité de régulation des marchés publics",
dans le processus d'attribution du contrat, de gré à gré, dénonçant l'absence d'appel d'offre concurrentiel.
La semaine dernière, une mission du FMI à Beyrouth avait insisté sur l'urgence de la mise en oeuvre de cette loi, qui fait partie des réformes exigées par la communauté internationale pour le déblocage des aides au pays.
"L'absence d'adjudication publique pose un problème de transparence",
affirme à l'AFP Sibylle Rizk, directrice des politiques publiques de l'ONG Kulluna Irada, signataire des communiqués:
De plus, un gouvernement intérimaire n'a pas les prérogatives d'engager de l'argent public.
Mais de son côté, M. Hamié a affirmé qu'aucun coût ne sera à la charge du trésor public.
Depuis 2019, le Liban est plongé dans une profonde crise économique imputée par une grande partie de la population à la corruption de la classe dirigeante.
Le pays, sans président de la République depuis le 31 octobre, est dirigé par un gouvernement intérimaire aux pouvoirs réduits.
Plusieurs députés de l'opposition ont également critiqué l'attribution du contrat, les médias locaux citant des liens présumés entre la classe politique libanaise et les actionnaires de la LAT.
Le nouveau terminal, notamment prévu pour les vols à bas prix, devrait être achevé en 2027 et accueillir 3,5 millions de passagers par an.
Construit en 1998, le terminal actuel de l'aéroport de Beyrouth n'a pas été agrandi depuis plus de deux décennies, entraînant surcharges et retards chroniques.
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