Rien ne justifie la "punition collective" infligée par Israël à la population de Gaza, qui subit une souffrance "inimaginable", a dénoncé lundi le secrétaire général de l'ONU dans un entretien avec la presse française.
Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. Son offensive aérienne et terrestre a fait au moins 41 226 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza.
Appel au cessez-le-feu
Dans ce contexte, le chef de l'ONU réclame sans relâche un cessez-le-feu immédiat. Cependant, les négociations, sous l'égide des États-Unis, de l'Égypte et du Qatar, sont dans l'impasse. Israël et le Hamas s'accusent mutuellement de bloquer un accord.
Guterres ne s'attend donc pas à un rapprochement à l'occasion de la semaine de haut niveau de l'Assemblée générale, où il rencontre habituellement les chefs d'État et de gouvernement. De plus, il a expliqué:
Il semble qu'il ait publiquement déclaré qu'il n'a pas l'intention de demander à me rencontrer. Alors bien sûr, la rencontre n'aura probablement pas lieu.
Propositions de missions onusiennes
C'est en partie pour cette raison que le Conseil de sécurité a mandaté, il y a près d'un an, une mission multinationale menée par le Kenya, et non par l'ONU, pour aider la police haïtienne à lutter contre les gangs. Cependant, malgré le déploiement de quelques centaines de policiers, la mission manque cruellement de financement, et les États-Unis évoquent la possibilité de la transformer en mission onusienne.
L'ONU se conformera aux demandes du Conseil de sécurité et de Port-au-Prince, a assuré Antonio Guterres.
Mais ce qui est étrange, c'est qu'il soit si difficile de financer une opération de police relativement petite. C'est absolument inacceptable.
L'impuissance de l'ONU face aux conflits
Répondant aux critiques sur l'impuissance de l'ONU à résoudre les conflits à Gaza, en Ukraine ou ailleurs, Guterres a pointé la responsabilité des États membres, et en particulier celle des 15 membres du Conseil de sécurité. Ensuite, il a répété:
Le Conseil de sécurité et les institutions financières internationales sont obsolètes, ne fonctionnent pas, et sont injustes.