IA: la Corée du Sud retire DeepSeek des boutiques d'applications

08:4217/02/2025, lundi
AFP
Des écrans affichant des pages web de l'IA chinoise DeepSeek.
Crédit Photo : Jung Yeon-je / AFP
Des écrans affichant des pages web de l'IA chinoise DeepSeek.

La Corée du Sud a ordonné le retrait de DeepSeek, un chatbot chinois spécialisé en intelligence artificielle (IA), des boutiques d’applications locales.

Des inquiétudes sur la protection des données


Cette décision s’inscrit dans un contexte de préoccupations croissantes autour de la confidentialité des données et de la sécurité nationale, après le lancement du chatbot le mois dernier.


D’autres pays comme l’Italie, la France et l’Australie ont déjà exprimé des inquiétudes similaires. Séoul a décidé d’ouvrir une enquête pour examiner les pratiques de DeepSeek en matière de gestion des informations personnelles.

"Nous devons nous assurer que DeepSeek respecte pleinement la législation sur la protection des données", a déclaré Choi Jang-hyuk, vice-président de la commission sud-coréenne chargée de la protection des données personnelles.

Fin janvier, le régulateur sud-coréen avait déjà demandé des précisions à DeepSeek sur son traitement des informations utilisateurs. Depuis, la startup chinoise a reconnu certains manquements. Face à ces irrégularités, l’application a été retirée des boutiques samedi soir, bien qu’elle reste accessible aux utilisateurs existants.

Les autorités recommandent désormais de ne pas entrer d’informations personnelles dans l’application tant que l’enquête est en cours.


Des restrictions renforcées dans plusieurs pays


En parallèle, plusieurs institutions sud-coréennes, dont les ministères de la Défense et du Commerce, ont bloqué l’accès à DeepSeek sur leurs ordinateurs officiels.


Cette décision intervient alors que des entreprises comme Samsung Electronics et SK Hynix, fournisseurs clés de semi-conducteurs avancés pour les serveurs d’IA, jouent un rôle central dans le développement de ces technologies.

Malgré ces restrictions, le modèle DeepSeek R1 s’est imposé comme un concurrent sérieux des intelligences artificielles américaines. Son principal atout : une efficacité surprenante, avec un coût de développement réduit et une consommation limitée de ressources informatiques.


Des soupçons de transmission des données à la Chine


DeepSeek est sous le feu des critiques en raison d’une clause controversée dans ses conditions générales, indiquant la possibilité de transmettre des données personnelles à des tiers.


Si cette mention est similaire à celle de ChatGPT (OpenAI), des experts craignent que ces données puissent être exploitées par Pékin.


  • Taïwan a interdit l’usage du chatbot dans les agences gouvernementales, invoquant des risques pour la sécurité nationale.
  • L’Australie a banni DeepSeek des appareils officiels.
  • L’Union européenne a ouvert une enquête, et l’Italie a interdit à l’entreprise de traiter les données de ses citoyens.
  • La France (Cnil) et l'Irlande (DPC) ont également demandé des clarifications.
  • Aux États-Unis, une proposition de loi vise à interdire DeepSeek sur les appareils gouvernementaux, certains élus l’accusant d’être "affilié au Parti communiste chinois".

Pékin dénonce une "politisation" de la technologie


Face à ces restrictions, Pékin a dénoncé "une politisation des questions économiques, commerciales et technologiques", assurant que le gouvernement chinois "n’exige pas des entreprises qu’elles collectent ou stockent illégalement des données".

Cette affaire illustre la méfiance grandissante à l'égard des technologies chinoises, dans un contexte de tensions accrues sur le contrôle des données sensibles et les enjeux de cybersécurité.

Alors que la régulation de l’IA devient un enjeu stratégique mondial, l’avenir de DeepSeek reste incertain. Une question demeure : peut-il regagner la confiance des autorités internationales ?


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