Crédit Photo : SAID KHATIB / AFP
Les personnes évacuées ont été prises en charge côté égyptien par l'ambassade de France et le Consulat général de France au Caire, en coordination avec les équipes du Centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.
La France a annoncé lundi soir avoir évacué avec succès de la bande de Gaza 42 personnes, des ressortissants français, résidents français ou collaborateurs de l'Institut français, avec les membres de leurs familles, via le point de passage de Rafah.
"À la demande de la France, 42 personnes ont pu quitter ce jour la bande de Gaza, par le point de passage de Rafah"
, vers l'Égypte, indique un communiqué du ministère français des Affaires étrangères, ce qui porte à plus de deux cents le nombre de personnes évacuées de Gaza
"sur demande de la France".
"Ces ressortissants français, résidents français ou collaborateurs de l'Institut français, avec les membres de leurs familles, étaient suivis en permanence depuis le mois d'octobre par le Consulat général de France à Jérusalem",
lit-on dans le communiqué.
Cette annonce intervient quelques jours après la mort d'un professeur de français qui collaborait depuis vingt ans avec l'Institut français de Gaza, décédé de maladie faute de traitement du fait des
"conditions sanitaires catastrophiques"
sur place, avaient indiqué vendredi à l'AFP des sources diplomatiques.
Le ministère souligne que l'évacuation annoncée lundi est:
Le résultat des démarches des autorités françaises, menées au plus haut niveau.
Lors de sa visite en Israël, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Stéphane Séjourné avait été l'occasion de
"marquer l'importance que nous attachions à ce que les personnes prises en compte dans notre dispositif d'évacuation soient autorisées à trouver refuge en France",
ajoute-t-il.
Les personnes évacuées ont été prises en charge côté égyptien par l'ambassade de France et le Consulat général de France au Caire, en coordination avec les équipes du Centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.
"Nous restons pleinement mobilisés pour permettre la sortie des autres personnes dont la France suit la situation à Gaza, afin de permettre leur évacuation vers notre pays",
ajoute le communiqué.
Préoccupation de la France
Ce dimanche, la France a exprimé
"sa plus vive préoccupation après les frappes israéliennes intervenues à Rafah"
. Par voie de communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé que plus de 1,3 million de personnes sont réfugiées dans cette zone au sud de la bande de Gaza et que c'est
"un point de passage vital pour acheminer l'aide humanitaire pour la population de Gaza"
, depuis l'Égypte.
Le Quai d'Orsay a souligné qu'
"une offensive israélienne à grande échelle à Rafah créerait une situation humanitaire catastrophique d'une nouvelle dimension et injustifiable",
avant de réitérer son appel à
et ce,
"pour éviter un désastre".
La Diplomatie française a ajouté qu'Israël doit prendre des
"mesures concrètes pour protéger la vie des populations civiles"
à Gaza.
En conclusion de son communiqué, le Quai d'Orsay a rappelé qu'à
"Gaza comme partout ailleurs, la France s'oppose à tout déplacement forcé de populations, proscrit par le droit international humanitaire"
. Il a également souligné que:
L'avenir de la bande de Gaza et de ses habitants ne pourra s'inscrire que dans un État palestinien vivant en paix et en sécurité aux côtés d'Israël.
Pour rappel, le député de La France Insoumise, Éric Coquerel, ayant récemment visité le passage de Rafah avec une délégation de député français, a exprimé ses vives inquiétudes à Anadolu, lors de la manifestation pour la Palestine qui s'est tenue ce samedi à Paris.
Éric Coquerel a indiqué que la délégation avait pour objectif principal d'alerter sur la nécessité d'un cessez-le-feu.
"Nous en sommes revenus avec la certitude absolue qu'un génocide était en cours. C'est là-dessus maintenant qu'il faut absolument alerter l'opinion pour qu'il y ait une réaction au niveau international, pour éviter une catastrophe: c'est une question de jours"
, a-t-il déclaré.
Cette prise de position intervient dans un contexte alarmant. Rafah, ville au sud de la bande de Gaza, est devenue un refuge pour plus de la moitié des deux millions de Palestiniens déplacés suite aux attaques israéliennes incessantes depuis le 7 octobre dernier.
La population de Rafah, qui s'élevait à environ 280 000 personnes avant ces attaques, a dramatiquement augmenté, dépassant 1,3 million d'habitants. La majorité vit dans des conditions précaires, dans des camps de fortune.
Malgré les avertissements de la Cour internationale de Justice (CIJ) contre les actes pouvant constituer un génocide, Israël persiste dans ses attaques. La décision du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de lancer une offensive terrestre à Rafah a exacerbé les craintes d'une nouvelle tragédie humanitaire.
L'UNOCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU), dans son rapport du 2 février, a indiqué que la situation à Rafah avait atteint un
, soulignant l'urgence d'une intervention humanitaire.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a déclaré, jeudi dernier, que la destruction par Israël des infrastructures civiles dans la bande de Gaza constitue:
Une violation grave des Conventions de Genève et un crime de guerre.
Depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne mène une guerre sans répit dans la bande de Gaza, qui a tué plus de 28 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, et blessé plus de 68 000 autres, selon le ministère de la Santé de l'enclave palestinienne.
Le conflit a provoqué également
"des destructions massives et une catastrophe humanitaire sans précédent"
, selon l'ONU.
Dans la nuit de dimanche à lundi, l'armée israélienne a mené une série de raids violents contre plusieurs zones de Rafah, qui ont tué et blessé des dizaines de Palestiniens, dont des femmes et des enfants. Des bâtiments de la Marine israélienne ont également bombardé la ville et ses alentours depuis le littoral.
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