Irlande du Nord: un ex-soldat britannique inculpé pour meurtre 50 ans après

19:398/02/2024, الخميس
MAJ: 8/02/2024, الخميس
AFP
Illustration de la justice irlandaise.
Illustration de la justice irlandaise.

Un ancien soldat britannique a été inculpé de meurtre et de six tentatives de meurtre durant une série de fusillades qui se sont produites à Belfast en 1972 dans le contexte du conflit nord-irlandais, a annoncé jeudi le parquet d'Irlande du Nord.

Pendant trois décennies, le conflit nord-irlandais a opposé nationalistes républicains, principalement catholiques, favorables à la réunification de l'île d'Irlande, et loyalistes, essentiellement protestants, attachés au maintien de la province sous la couronne britannique, avec l'implication de l'armée britannique.


Au moins 3.500 personnes sont mortes durant ces "Troubles" qui ont débuté dans les années 1960, et auxquels a mis fin l'accord de paix du vendredi Saint de 1998.

Les enquêtes se poursuivent concernant environ 1.200 décès, selon le gouvernement britannique.


L'ancien soldat inculpé jeudi est accusé du meurtre de Patrick McVeigh, 44 ans, le 13 mai 1972 à Belfast. Ce père de six enfants discutait avec des amis lorsqu'il a été abattu par un tir provenant d'une voiture dans laquelle se trouvaient des soldats.

Il est aussi inculpé pour tentative de meurtre sur quatre autres personnes, blessées durant le même incident, ainsi que pour tentative de meurtre sur deux personnes lors d'une autre fusillade, la veille à Belfast. Trois autres soldats sont également inculpés pour ce deuxième incident, a détaillé le Public Prosecution Service.


Ces fusillades impliquent une unité
"fantôme"
de l'armée britannique baptisée Military Reaction Force (MRF), qui était composée de dizaines de soldats qui patrouillaient dans Belfast dans des véhicules banalisés. Elle a été démantelée en 1973.

L'armée britannique, mobilisée en nombre à l'époque pour faire respecter l'ordre dans la province, a été accusée de violences, mais depuis la fin du conflit un seul ancien soldat a été condamné.

Début 2023, une peine de trois ans avec sursis a été prononcée contre David Holden, qui avait tué un homme d'une balle dans le dos à un check-point en 1988.


Le Royaume-Uni a adopté l'an dernier une loi d'amnistie sur les violences relatives au conflit nord-irlandais, qui prévoit notamment l'abandon des poursuites judiciaires pour les soldats britanniques et les paramilitaires qui décideront de coopérer avec les autorités.


Mais elle ne concernera que les enquêtes et poursuites lancées après mai 2024, et ne s'applique donc pas aux soldats inculpés jeudi.

Cette loi est très critiquée par les proches des victimes ainsi que par le Conseil de l'Europe. L'Irlande a par ailleurs déposé un recours le mois dernier devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) contre le texte.


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