Le premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani. Crédit photo: IRAQI PRIME MINISTER'S PRESS OFFICE / AFP
Habitué aux retards budgétaires, le gouvernement irakien a finalisé lundi son budget pour les trois ans à venir et envoyé au Parlement son projet de loi qui prévoit de doper les dépenses et investissements grâce à un prix du pétrole revu à la hausse.
Le dernier budget voté par le Parlement remonte à avril 2021. Aucun budget n'avait été adopté en 2022 en raison de l'instabilité et des bras de fer sans fin entre responsables politiques qui ont paralysé l'Irak l'an dernier.
Lundi, le gouvernement
"a approuvé la loi de finances pour les années fiscales 2023, 2024 et 2025
(...)
et envoyé le texte au Parlement"
, selon les services du Premier ministre, Mohamed Chia al-Soudani.
M. Soudani a ensuite assuré en conférence de presse que le même budget serait
"répété pendant trois ans"
. Des
pourront toutefois être apportées ultérieurement, notamment en cas de
dans les prix du pétrole, les exportations de brut représentant 90% des recettes du pays.
Pour chacune des trois années concernées, les dépenses s'élèveront à 152 milliards de dollars, une enveloppe qui comprend des investissements d'un montant de 36,5 milliards de dollars.
En 2021, ces investissements étaient de 19,6 milliards de dollars et de 27,8 milliards de dollars en 2019.
Dans un pays ravagé par des décennies de guerre, où près d'un tiers des 42 millions d'Irakiens sont pauvres selon l'ONU, M. Soudani n'a de cesse de marteler que la réhabilitation des infrastructures (routes, hôpitaux, logements...) est une priorité.
Lundi, il a dit espérer
"faire baisser le taux de pauvreté"
, évoquant notamment des aides financières pour quelque 600.000 foyers et la création d'un
"fonds spécial de soutien aux provinces les plus pauvres".
Il a promis la reconstruction de certaines régions, notamment Sinjar (nord), foyer historique de la minorité yazidie.
Les recettes escomptées pour une année s'élèvent à 103,4 milliards de dollars. Elles se basent sur des exportations de pétrole de 3,5 millions de barils par jour (bpj), à un prix moyen estimé à 70 dollars le baril.
En 2021 ces recettes s'élevaient à 69,9 milliards de dollars (prix du baril calculé à 45 dollars). Le déficit public ressort à plus de 48 milliards de dollars (19,8 milliards de dollars en 2021 et 23,1 milliards de dollars en 2019).
Illustrant le réchauffement entre Bagdad et le Kurdistan, 307 millions de dollars ont été alloués à la région autonome pour les salaires de ses fonctionnaires. En échange, les 400.000 bpj produits par les Kurdes iront au gouvernement central.
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