Guterres invoque l'article 99 de la Charte de l'ONU pour attirer l'attention sur la situation à Gaza

10:327/12/2023, jeudi
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Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres.
Crédit Photo : ANDREA RENAULT / AFP (archive)
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres.

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a invoqué ce mercredi l'article 99 de la Charte des Nations unies pour attirer l'attention sur la situation dans la bande de Gaza et en Israël qui "pourrait menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales".

Selon un communiqué, rendu public sur le site Internet des Nations unies, Guterres a adressé ce mercredi une lettre au président du Conseil de sécurité, dans laquelle il a invoqué, pour la première fois, l'article 99 de la Charte des Nations unies
"compte tenu de l'ampleur des pertes en vies humaines à Gaza et en Israël, en si peu de temps".

L’article 99 stipule que le Secrétaire général de l'ONU
"peut attirer l'attention du Conseil de sécurité sur toute question qui, à son avis, pourrait menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales".

Guterres a écrit dans un post sur la plateforme X:
"Face au risque grave d’effondrement du système humanitaire à Gaza, j’exhorte le Conseil à contribuer à éviter une catastrophe humanitaire et à appeler à un cessez-le-feu humanitaire."

Publication du compte du secrétaire général des Nations unies, António Guterres.

Pour sa part, le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a expliqué que c'était la première fois qu'António Guterres invoquait l'article 99 de la Charte de l'ONU, depuis qu'il a assumé le poste de secrétaire général des Nations unies en 2017.

En réponse aux questions des journalistes sur le sens et la signification du discours du chef de l'ONU, Dujarric a déclaré
"Je pense que, quelle que soit la manière dont vous voyez les choses, il s'agit d'une mesure constitutionnelle très dramatique de la part du secrétaire général des Nations Unies."

Le porte-parole onusien a déclaré que cet article est
"l'outil le plus puissant dont dispose le Secrétaire général dans le cadre de la Charte des Nations unies".

Il a déclaré que
"l'article n'a pas été activé depuis des décennies et qu'un certain nombre de discours précédents ont évoqué les menaces à la paix et à la sécurité internationales, mais sans s'appuyer sur cet article."

Dujarric a ajouté que
"les Nations unies approchent du point de paralysie complète de leurs opérations humanitaires à Gaza, dans un endroit où environ 15 000 personnes et 130 employés des Nations unies ont été tués".

Dans son discours au président du Conseil de sécurité, Guterres a déclaré que
"plus de huit semaines d’hostilités à Gaza et en Israël ont entraîné d’horribles souffrances humaines".

Il a souligné que
"plus de 1 200 personnes ont été tuées -dont 33 enfants- et des milliers ont été blessées lors des attaques du Hamas contre l'enveloppe de Gaza le 7 octobre dernier".

D'un autre côté, il a déclaré que les civils dans toute la bande de Gaza sont confrontés à un
"grave danger"
, notant que plus de 15 000 personnes ont été tuées, selon les rapports, depuis le début de l'opération militaire israélienne, dont plus de 40 % sont des enfants, en plus des milliers de blessés.

À ce titre, le Secrétaire général a souligné la destruction de plus de la moitié de toutes les maisons à Gaza et le déplacement forcé d'environ 80 % de la population, de 2,2 millions d'habitants, vers des zones de plus en plus restreintes.

Guterres a souligné qu'
"il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza"
et l'absence de protection efficace des civils, soulignant l'effondrement du système de santé et la transformation des hôpitaux en champs de bataille.

Au début du mois de décembre, Guterres a exprimé ses profonds regrets face à la reprise des hostilités israéliennes dans la bande de Gaza, exprimant l'espoir de voir la trêve humanitaire (qui avait pris fin le 1ᵉʳ décembre dernier) renouvelée entre Israël et les factions de la résistance palestinienne.


Guterres a été la cible de graves attaques, à plusieurs reprises, de la part des officiels israéliens, suite à ses déclarations concernant la guerre contre Gaza, et en particulier de la part de l'ambassadeur de Tel Aviv à l'ONU, Gilad Erdan, qui l'a qualifié de personne ayant
"perdu son sens moral",
après les propos de Guterres à l'ONU dans lesquelles il a déclaré que Gaza était devenue un
"cimetière"
pour les enfants.

Depuis le 7 octobre, l'armée israélienne mène une opération militaire meurtrière dans la bande de Gaza, qui a tué, jusqu'au soir du mardi, 16 248 Palestiniens, dont 7 112 enfants et 4 885 femmes, en plus de 43 616 blessés, sans compter la destruction massive infligée aux infrastructures et la catastrophe humanitaire sans précédent, selon des sources officielles palestiniennes et onusiennes.


En réponse aux
"attaques israéliennes quotidiennes contre le peuple palestinien et ses lieux saints"
, le Hamas avait mené dans la même journée du 7 octobre une attaque contre les colonies et les bases militaires autour de Gaza, faisant environ 1 200 morts israéliens, blessant environ 5 431 et capturant environ 239 personnes. Le groupe palestinien a échangé des dizaines de captifs, lors d'une trêve humanitaire de 7 jours (arrivée à son terme le 1ᵉʳ décembre), contre des dizaines de prisonniers en Israël, qui détient 7 800 Palestiniens dans ses prisons.

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