Gaza: Ce que l'on sait sur les négociations de la trêve

16:5518/03/2024, lundi
AFP
Des Palestiniens inspectant les décombres d'un immeuble détruit lors d'une frappe israélienne dans le quartier d'al-Rimal à Gaza City, le 16 mars 2024.
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Des Palestiniens inspectant les décombres d'un immeuble détruit lors d'une frappe israélienne dans le quartier d'al-Rimal à Gaza City, le 16 mars 2024.

Les négociations pour une trêve entre le Hamas et Israël progressent avec des concessions de part et d'autre, tandis qu'Israël se prépare à une possible offensive à Gaza.

Après plus de cinq mois de guerre dans la bande de Gaza, les États-Unis, le Qatar et l'Égypte tentent d'arracher un accord sur une trêve entre le Hamas et Israël ainsi qu'un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens.


Voici ce que l'on sait sur les exigences du mouvement palestinien, qui a infléchi sa position en fin de semaine dernière, et celles d'Israël, qui a envoyé le chef de ses services de renseignement à Doha ce lundi pour faire avancer ces négociations.


Position du Hamas


Exigeant depuis des semaines un cessez-le-feu définitif avant tout accord sur les otages,
le Hamas est désormais prêt à accepter une trêve de six semaines
, comme le souhaitent les pays médiateurs depuis des semaines, a indiqué vendredi à l'AFP l'un de ses responsables sous couvert d'anonymat.

Dans le cadre de cette trêve
, 42 otages, incluant des femmes, des enfants, des personnes âgées et des malades, pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens pour chaque otage et au rythme d'un otage par jour.
C'est beaucoup moins que ce que réclamait jusqu'ici le Hamas.

Le mouvement palestinien exige en échange un
"retrait de l'armée de toutes les villes et zones peuplées"
, le
"retour des déplacés sans restrictions
" et l'entrée d'au moins 500 camions d'aide par jour.

Oussama Hamdan, un autre responsable du Hamas, a évoqué dans le détail un
retrait des troupes israéliennes à l'est de la route Salaheddine
, qui traverse la bande de Gaza en son centre, du nord au sud, 14 jours après le début de la trêve et l'arrêt total des combats. Ce qui permettra aux personnes déplacées de retourner dans ce secteur.

Les discussions devraient s'achever d'ici
"quelques jours"
, a-t-il assuré ce lundi sur al-Manar, la chaîne du mouvement libanais Hezbollah.

À l'issue de cette trêve de six semaines, le Hamas entend échanger, selon le responsable sous couvert d'anonymat,
"tous les officiers et soldats israéliens capturés"
lors de son attaque du 7 octobre et les corps de ceux
"tués par le Hamas et d'autres mouvements"
, en échange de prisonniers palestiniens à un ratio qui n'a pas été précisé.

En contrepartie, le mouvement palestinien exigera le
"retrait complet"
de l'armée israélienne de la bande de Gaza, où l'opération militaire israélienne a fait jusqu'ici plus de 31 700 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.
Le Hamas exige également la reconstruction du territoire et la fin du blocus, auquel il est soumis depuis la prise de pouvoir du Hamas en 2007.

Position d'Israël


Israël, qui n'avait pas envoyé de représentants au Caire il y a deux semaines, où les États-Unis, le Qatar et l'Égypte s'étaient réunis avec une délégation du Hamas, a cette fois-ci dépêché
le chef de ses services de renseignements à Doha.

Selon une source proche des négociations, il devait y
rencontrer ce lundi le Premier ministre du Qatar et des responsables égyptiens
en vue d'avancer vers un accord.

Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu fait face à une
intense pression de l'opinion publique
pour ramener les otages en Israël.

Environ 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza lors de l'attaque du 7 octobre. Selon les autorités israéliennes, 130 otages y sont encore retenus, dont 33 seraient morts.


Parallèlement aux négociations autour d'une trêve, Israël prépare une offensive sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où sont entassés près d'1,5 million de Palestiniens, selon l'ONU.

Benjamin Netanyahu a adopté vendredi les
"plans d'action"
de l'armée en vue de lancer cette offensive, redoutée par la communauté internationale.

Le Premier ministre israélien a averti dimanche que la
"pression internationale"
ne l'empêcherait pas de lancer cette opération destinée à
"éliminer les derniers bataillons du Hamas"
, mais a assuré qu'il ne le ferait pas tant que la population serait
"coincée sur place"
.

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