Les pelleteuses sont entrées en action lundi matin, sur l'île française de Mayotte dans l'océan Indien, pour démolir les cases en tôle insalubres de l'un des plus importants bidonvilles du territoire, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ce "décasage" a commencé vers 07H30 locales (04H30 GMT) dans le quartier de Majicavo, sur la commune de Koungou (nord).
Cette opération, qui vise à réduire l'habitat insalubre et à expulser les migrants en situation irrégulière, pour la plupart venus de l'archipel voisin des Comores, était quasiment au point mort depuis son lancement il y a près d'un mois.
Prévue initialement le 25 avril, la démolition de l'important bidonville baptisé Talus 2 avait été suspendue par le tribunal administratif, avant que deux nouvelles décisions de justice ne donnent raison à l'État, la dernière datant de mercredi.
Tôt lundi matin, des gendarmes équipés de pieds de biche sont entrés dans les habitations pour vérifier que personne ne se trouvait à l'intérieur avant le début des démolitions, selon des journalistes de l'AFP. L'électricité et l'eau ont été coupées.
"Wuambushu" est dénoncée comme "brutale", "anti-pauvres" et violant les droits des migrants par des associations, mais soutenue par les élus et de nombreux habitants mahorais.
L'opération est l'objet d'un bras de fer entre Paris et Moroni qui a entraîné la suspension de la liaison maritime entre Mayotte et la proche île comorienne d'Anjouan pendant près de trois semaines. Les expulsions de sans-papiers comoriens ont pu reprendre mercredi dernier.
Sur les 350.000 habitants estimés de Mayotte, la moitié ne possède pas la nationalité française.