Alberto Núñez Feijóo, président du Parti populaire (PP). Crédit Photo: Javier SORIANO / AFP
Le conservateur Alberto Núñez Feijóo, dont le Parti populaire (PP) est arrivé en tête aux législatives en Espagne, sans obtenir le nombre de sièges nécessaire pour former un gouvernement, a demandé au Premier ministre sortant Pedro Sánchez une rencontre pour éviter "une situation ingouvernable".
"Je viens d'envoyer au candidat du PSOE" (Parti Socialiste) Pedro Sánchez "l'exhortant à une réunion cette semaine",
a écrit M. Feijóo sur le réseau social Twitter, rebaptisé X.
Le chef du PP a indiqué qu'il faisait cette demande une fois achevé le dépouillement des votes des électeurs espagnols vivant à l'étranger et
"en tant que vainqueur des élections du 23 juillet".
Le décompte des voix de l'étranger, qui s'est achevé samedi, a donné au Parti Populaire un siège pour la circonscription de Madrid initialement attribué aux socialistes, et bien que ces derniers restent favoris pour former un gouvernement, le nouveau rapport de forces rend leur situation plus compliquée.
A l'issue de ce dépouillement, les socialistes passent de 122 à 121 députés et le PP d'Alberto Núñez Feijóo de 136 à 137, les deux formations étant loin des 176 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue au parlement au premier tour.
Avec les appuis dont disposent les deux partis, le rapport de forces s'établit désormais à 171 députés pour la gauche et 171 pour la droite.
Cela signifie que M. Sánchez aura besoin des votes des sept députés du parti indépendantiste catalan, Junts per Catalunya (JxCat) du leader indépendantiste Carles Puigdemont réfugié en Belgique après l'échec de la tentative l'indépendance de la Catalogne en 2017, pour obtenir l'investiture au deuxième tour à la majorité simple.
Depuis Bruxelles, M. Puigdemont a conditionné son vote en faveur de M. Sánchez à la négociation d'une résolution du
"conflit qui oppose la Catalogne à l'Espagne",
tout en demandant que les négociations se déroulent sans
Si aucun des deux blocs n'obtient de majorité pour former un gouvernement, l'Espagne devra organiser de nouvelles élections, probablement en fin d'année, comme ça a été le cas en 2016 et 2019.
"L'Espagne ne mérite pas une situation ingouvernable et nous ne pouvons pas nous permettre un blocus à un moment aussi important pour notre économie et nos institutions, en pleine présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne",
a souligné M. Feijóo dans son message.
Par ailleurs, le PSOE a demandé une vérification de plus de 30.000 votes nuls d'électeurs de l'étranger, dans l'espoir de récupérer le siège que le PP lui a pris, compliquant encore plus la formation d'un nouveau gouvernement de gauche.
Une demande refusée par la commission électorale qui a estimé, dans une résolution publiée par le PP sur Twitter, rebaptisé X, qu'il n'y avait aucun signe de
"possibles irrégularités".
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