Cette mesure controversée, qui doit notamment permettre le retour en Espagne du chef de file des séparatistes de l'époque, Carles Puigdemont, après plus de six ans en exil en Belgique, a été publiée mardi au Journal officiel pour une entrée en vigueur immédiate.
Opposés pour nombre d'entre eux à cette mesure, les magistrats ont aussi la possibilité de saisir le tribunal constitutionnel espagnol ou la justice européenne.
L'autre grand parti indépendantiste, ERC (Gauche républicaine de Catalogne), a fait savoir qu'une trentaine de ses membres avaient demandé à en bénéficier dont Oriol Junqueras, qui avait été condamné à 13 ans de prison pour son rôle dans la tentative de sécession avant d'être gracié en 2021 par le gouvernement de Pedro Sánchez.
La bataille autour de la loi d'amnistie a dominé et radicalisé la vie politique espagnole depuis les élections de juillet dernier.
Vent debout, l'opposition de droite a organisé de nombreuses manifestations contre cette amnistie et promet de revenir dessus si elle arrive au pouvoir.
Alors dirigé par M. Puigdemont, le gouvernement régional catalan avait organisé, le 1er octobre 2017, un référendum d'autodétermination, malgré son interdiction par la justice.
Près d'un mois plus tard, le parlement local déclarait l'indépendance de la région, entraînant immédiatement sa mise sous tutelle par le gouvernement espagnol et la révocation du gouvernement local. Les principaux dirigeants séparatistes avaient alors été incarcérés ou avaient fui à l'étranger, comme Carles Puigdemont.
Ces événements avaient été l'une des pires crises vécues par l'Espagne depuis son retour à la démocratie après la fin de la dictature franquiste en 1975.