En Afrique du Sud, l'ANC se dirige vers un revers historique aux législatives

10:571/06/2024, samedi
MAJ: 1/06/2024, samedi
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Le président du Congrès national africain (ANC) et président sud-africain Cyril Ramaphosa (2e R) réagit après avoir déposé son bulletin de vote au bureau de vote de l'école primaire Hitekani à Soweto, le 29 mai 2024, lors des élections générales en Afrique du Sud.
Crédit Photo : PHILL MAGAKOE / AFP
Le président du Congrès national africain (ANC) et président sud-africain Cyril Ramaphosa (2e R) réagit après avoir déposé son bulletin de vote au bureau de vote de l'école primaire Hitekani à Soweto, le 29 mai 2024, lors des élections générales en Afrique du Sud.

Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud depuis l'élection de Nelson Mandela en 1994, se dirige vers un revers historique aux législatives, d'après les résultats de près de 70 % des bureaux de vote.

La commission électorale sud-africaine a comptabilisé 67,69 % des bureaux de vote en milieu de journée, vendredi 31 mai, rapporte Le Monde. L'ANC rassemblait 41,78 % des voix au niveau national.


Ce score est appelé à évoluer à mesure que le décompte progresse, cependant, des projections soulignent que l'ANC ne dépassera pas 45 % des voix, alors que l'annonce officielle des résultats est attendue dimanche.

Le Conseil pour la recherche scientifique et industrielle (CSIR), un institut de recherche public, annonce que l'ANC ne peut rassembler que 40,5 % des voix au niveau national, soit dix-sept points de moins qu'aux dernières législatives de 2019, quand le parti avait remporté le scrutin haut la main avec 57,5 % des voix, souligne Le Monde.


Le site d'actualité sud-africain News24 annonce de son côté un score légèrement plus élevé pour l'ANC, de 41,3 %. La chaîne eNCA est la seule à projeter un score de 45 % des voix pour le Congrès national africain.


Le déclin de l'ANC s'explique par la percée du parti de l'ancien président Jacob Zuma, uMkhonto we Sizwe (MK), dont le résultat devrait surpasser les prévisions des sondages pour cette formation politique inexistante il y a encore quelques mois.


Jacob Zuma a rallié le parti MK en décembre 2023, un parti créé trois mois plus tôt avec l'ambition de précipiter la chute du parti de libération.


En cas de revers de l'ANC, le MK deviendrait la troisième force politique du pays et la première du Kwazulu-Natal, deuxième province la plus peuplée d'Afrique du Sud.


Selon le CSIR, le MK devrait rassembler 44,9 % des voix dans cette région d'où est originaire l'ancien président Jacob Zuma. Dans le township de Soweto, symbole de la résistance noire à l'apartheid, où l'ANC récoltait encore 73 % des voix en 2019, le parti jusqu'ici au pouvoir perd la majorité, avec 49 % des voix.


S'il devient minoritaire à l'Assemblée nationale, l'ANC sera obligé de composer avec d'autres partis pour créer une coalition dans le but de se maintenir au pouvoir et élire un président.

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