Le Premier ministre indien Narendra Modi, qui brigue actuellement un troisième mandat aux élections générales, a voté mardi, sur fond de critiques de l'opposition qui l'accuse de dénigrer les minorités musulmanes.
M. Modi est sorti d'un bureau de vote de la ville d'Ahmedabad, dans son Etat natal du Gujarat (ouest), entouré d'agents de sécurité, en montrant l'un de ses doigts marqué à l'encre indélébile à des partisans qui l'ont acclamé.
Les analystes politiques l'ont donné vainqueur avant même le début des élections qui se déroulent depuis le 19 avril, en sept phases, jusqu'au 1er juin.
Au total, 968 millions d'Indiens sont appelés à élire les 543 membres de la chambre basse, soit plus que la population totale des Etats-Unis, de l'Union européenne et de la Russie réunis.
Il a offert au BJP deux victoires écrasantes en 2014 et 2019 en jouant sur la fibre religieuse de l'électorat hindou.
Le Premier ministre présente sa propre candidature à Varanasi, l'ancienne Bénarès, cité sacrée de l'hindouisme, dans l'Etat de l'Uttar Pradesh, qui ne votera que dans la septième et dernière phase du scrutin le 1er juin.
Le principal chef de l'opposition indienne Rahul Gandhi, âgé de 53 ans, se bat pour conserver le siège du Congrès de Wayanad dans l'Etat du Kerala, fief des opposants au BJP.
"Directement sectaire"
L'opposition et les défenseurs des droits dénoncent un certain recul démocratique et accusent M. Modi de favoriser les hindous, majoritaires dans le pays, au détriment d'importantes minorités, dont 210 millions d'Indiens musulmans, inquiètes pour leur avenir.
Je ne le connaissais pas aussi directement sectaire, généralement il est plus allusif. Le commentaire sur la redistribution des richesses s'attaquait à un sujet qui n'existe tout simplement pas dans le programme du Congrès.
L'inauguration du temple, très attendu par les militants du BJP, a bénéficié d'une ample couverture médiatique et de festivités publiques dans toute l'Inde.
"Indigne d'une démocratie"
A Mathura (Uttar Pradesh), où il a fait 41°C le 26 avril, jour du scrutin, la commission électorale a noté une baisse de près de neuf points du taux de participation par rapport à 2019.
Les services météorologiques prévoient une température caniculaire ces prochains jours dans plusieurs Etats, dont le Madhya Pradesh et le Bihar qui voteront dans cette troisième phase.
Dans l'Etat du Telangana où le scrutin se déroulera plus tard en mai, les autorités ont annoncé que les bureaux électoraux resteraient ouverts une heure supplémentaire, en raison de la canicule.
Cette chaleur exceptionnelle affecte actuellement l'Asie du Sud et du Sud-Est. Selon les experts, le changement climatique se traduit par des vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses et plus longues.