Les exportations sont historiquement un levier de croissance clé pour la Chine et leur performance a un impact direct sur l'emploi pour des milliers d'entreprises du secteur.
Hormis une brève hausse en mars et avril, les ventes du géant asiatique étaient constamment en repli depuis octobre 2022.
Le mois dernier, les ventes de produits chinois destinés à l'étranger ont augmenté de 0,5% sur un an, selon les chiffres en dollars publiés jeudi par les Douanes chinoises.
La menace de récession en Europe, combinée à une inflation élevée, a contribué à affaiblir la demande internationale en produits chinois.
Les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et la volonté de certains pays occidentaux de réduire leur dépendance à la Chine ou de diversifier leurs chaînes d'approvisionnement expliquent également ce repli.
Pour le seul mois de novembre, le montant des exportations chinoises a néanmoins atteint 291 milliards de dollars (270,3 milliards d'euros), d'après les Douanes.
Les exportations vers les pays occidentaux étaient toutefois dans le rouge sur un an (-13,8% avec les Etats-Unis, -11% avec l'Union européenne).
Un sommet entre l'Union européenne et la Chine se tient justement jeudi à Pékin et portera notamment sur le déséquilibre commercial entre les deux partenaires, qui s'est creusé ces dernières années.
Mais les exportations sont restées robustes avec la Russie (+50,2%), confirmant l'accélération du rapprochement économique entre les deux voisins depuis le début de la guerre en Ukraine.
Là aussi ce repli n'était pas prévu: les analystes interrogés par Bloomberg tablaient sur une nette accélération (+3,7%).
Avec le rebond des exportations, l'excédent commercial de la deuxième économie mondiale a logiquement progressé en novembre à 68,4 milliards de dollars (63,5 milliards d'euros).
Cette rechute est d'autant plus inquiétante que la comparaison se fait avec novembre 2022, quand les restrictions sanitaires étaient un frein à l'activité et au commerce.
Si la reprise s'est confirmée depuis, elle demeure entravée par l'incertitude envers l'avenir qui pénalise la consommation, une crise persistante dans l'immobilier mais aussi un chômage élevé des jeunes.
Certains indicateurs semblent toutefois montrer une stabilisation de la situation ces dernières semaines.