Chine: censure sur le réseau Weibo autour de l'investiture du nouveau président taïwanais

16:4120/05/2024, lundi
AFP
Un écran avec une recherche Weibo sur le nom du nouveau président taïwanais Lai Ching-te, et un message disant "selon les lois, règlements et politiques pertinents, le contenu de ce sujet n'a pas été affiché", à Pékin le 20 mai 2024.
Crédit Photo : GREG BAKER / AFP
Un écran avec une recherche Weibo sur le nom du nouveau président taïwanais Lai Ching-te, et un message disant "selon les lois, règlements et politiques pertinents, le contenu de ce sujet n'a pas été affiché", à Pékin le 20 mai 2024.

Le réseau social Weibo, équivalent chinois de la plateforme X, a bloqué les hashtags liés au nouveau président taïwanais Lai Ching-te, empêchant qu'il devienne tendance sur le réseau social le jour de son investiture.

L'un d'eux, rappelant qu'
"à Taïwan, le 20 mai, un nouveau gouvernement prend ses fonctions"
, a été effacé, avec un message expliquant qu
e "conformément aux lois, règlements et politiques en vigueur, le contenu de ce sujet ne peut être affiché"
. Un autre indiquant simplement que
"Lai Ching-te prend ses fonctions"
a aussi été effacé.

Les hashtags avec son nom et celui de sa prédécesseure, Tsai Ing-wen, ont également été bloqués. En faisant une recherche avec le nom du nouveau président ou d'autres sujets liés, certains résultats continuaient toutefois d'apparaître.


La Chine surveille étroitement ses médias et son internet est soumis à une censure des contenus considérés comme sensibles par le pouvoir ou de nature selon lui à créer de l'agitation.

La question taïwanaise est ultra-sensible en Chine. Le pouvoir chinois revendique comme l'une de ses provinces l'île de 23 millions d'habitants dirigée depuis 1949 par un régime rival, proche des Etats-Unis.


Le nouveau président de Taïwan Lai Ching-te a prêté serment lundi, succédant à Tsai Ing-wen dont les huit années de mandat ont été marquées par une détérioration des relations avec Pékin.

Sur Weibo, les commentaires d'internautes au sujet de cette investiture suivaient la ligne officielle du gouvernement chinois.
"Reprenez Taïwan"
, disait l'un d'eux, un autre clamant son souhait de voir l'île
"bientôt de retour"
dans le giron chinois.
"Si la province de Taïwan n'est pas reprise et unifiée, le 20 mai sera chaque année un jour de honte!"
, commentait également un usager du réseau social, en référence à la date de lundi.

Weibo bloque régulièrement les hashtags considérés comme politiquement sensibles pour éviter qu'ils deviennent tendance sur cette plateforme utilisée par des centaines de millions de personnes en Chine. Pendant l'élection présidentielle taïwanaise en janvier, le réseau avait bloqué un hashtag sur le vote qui était alors l'un des plus populaires.

Lai Ching-te, critiqué par Pékin comme un
"dangereux séparatiste"
, a appelé la Chine à
"cesser ses intimidations politiques et militaires"
dans son discours d'investiture lundi. Sa prise de fonctions a largement été ignorée dans les médias d'Etat chinois, et était passée sous silence sur les pages d'accueil des sites de la télévision CCTV et du Quotidien du peuple lundi en fin de matinée.

À lire également:




#Taïwan
#Chine
#censure
#internet
#Lai Ching-te
#Tsai Ing-wen