Compter d’abord sur soi-même, ensuite faire appel aux autres. Dans un contexte mondial marqué par des chocs multiples, l’Afrique, trop dépendante de l’aide extérieure, doit apprendre à voler de ses propres ailes pour poursuivre son développement. Pour ce faire, le continent noir doit davantage miser sur ses ressources domestiques, a indiqué le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba.
Il s’exprimait vendredi 3 février lors d’une table ronde ministérielle consacrée à la mobilisation des fonds de pension, fonds souverains, investisseurs locaux et autres fonds privés, organisée dans le cadre de la seconde édition du Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique.
Aussi, il a plaidé pour le renforcement des capacités des administrations fiscales à travers l’atteinte de la maturité digitale, et la rénovation de la gouvernance des administrations fiscales à travers le pilotage par la performance et la maîtrise des risques.
Pour accroître le consentement à l’impôt et améliorer la collecte, a dit le ministre, il est nécessaire de simplifier les règles et procédures fiscales; d’établir un équilibre entre les droits et obligations des contribuables; de renforcer le contrat social autour de l’impôt et l’amélioration de son rendement à travers des investissements à fort impact socio-économique et de limiter le poids de la fiscalité sur le secteur (formel) productif.
La mobilisation de l’épargne nationale est l’autre levier sur lequel peuvent s’appuyer les gouvernants pour financer les infrastructures. Mamadou Moustapha Ba a ainsi souligné la nécessité de mettre en place un dispositif efficace de mobilisation de l’épargne non-détenue dans le système financier traditionnel, à travers des instruments plus adaptés tels que la microfinance, la finance islamique (émission de sukuk).
De même, il faudra améliorer les conditions d’accès au système bancaire/financier traditionnel pour accroître les capacités de mobilisation de l’épargne nationale, a-t-il poursuivi.
Le ministre des Finances et du Budget a également appelé à promouvoir davantage les partenariats public-privé pour permettre l’accroissement de la contribution du secteur privé au financement des projets d’infrastructures à fort potentiel de rentabilité.
Enfin, il a relevé l’enjeu de renforcer la collaboration entre Etats et la mutualisation des moyens dans le cadre de la taxation des firmes multinationales et l’évitement des transferts de profit (source d’érosion des bases taxables).