Calib Cassim, l'actuel directeur financier d'Eskom depuis 2018 et qui travaille pour l'entreprise publique depuis plus de vingt ans, va assurer cet intérim, a annoncé Eskom vendredi matin dans un communiqué.
André de Ruyter, qui dirigeait l'entreprise minée pas les scandales depuis plus de trois ans, devait quitter son poste fin mars. Mais il avait présenté sa démission en décembre, estimant n'avoir pas le soutien politique nécessaire pour mener à bien sa mission et lutter efficacement contre la corruption. Il a ensuite affirmé avoir été l'objet le même jour d'une tentative d'empoisonnement au cyanure.
L'ex-PDG, un Afrikaner aux yeux bleus et chevelure blanche, développe, dans un langage à la fois précis et compréhensible pour tous, une série d'accusations lourdes. Il affirme notamment qu'un homme politique "haut placé" est impliqué dans la grave corruption qui mine l'entreprise sous diverses formes et qu'au moins un ministre du gouvernement est au courant.
Aucun ministre du gouvernement n'a défendu publiquement M. de Ruyter qui confie, dans l'entretien télévisé, avoir informé plusieurs ministres ainsi que des conseillers du président Cyril Ramaphosa de l'ampleur de la corruption dans le secteur de l'énergie.
Il y affirme qu'un milliard de rands (soit l'équivalent de 52 millions d'euros) est détourné chaque mois d'Eskom et que quatre cartels mafieux sophistiqués, situés dans la province du Mpumalanga (est), région charbonnière du pays, se partagent le gâteau.