Afrique du Sud: un intérim après le départ précipité du PDG d'Eskom

11:1824/02/2023, пятница
MAJ: 24/02/2023, пятница
AFP
Crédit Photo: Gianluigi GUERCIA / AFP
Crédit Photo: Gianluigi GUERCIA / AFP

La compagnie publique Eskom, qui impose aux Sud-Africains douze heures de coupures d'électricité par jour actuellement, a nommé un dirigeant par intérim après le départ précipité de son PDG André de Ruyter dans la foulée d'une interview-choc où il dénonce la corruption jusqu'au plus haut niveau de l'Etat.

Calib Cassim, l'actuel directeur financier d'Eskom depuis 2018 et qui travaille pour l'entreprise publique depuis plus de vingt ans, va assurer cet intérim, a annoncé Eskom vendredi matin dans un communiqué. 


André de Ruyter, qui dirigeait l'entreprise minée pas les scandales depuis plus de trois ans, devait quitter son poste fin mars. Mais il avait présenté sa démission en décembre, estimant n'avoir pas le soutien politique nécessaire pour mener à bien sa mission et lutter efficacement contre la corruption. Il a ensuite affirmé avoir été l'objet le même jour d'une tentative d'empoisonnement au cyanure. 


Dans un entretien captivant à la chaîne privée ENCA mardi soir, il a directement mis en cause l'ANC, le parti au pouvoir depuis la fin de l'apartheid, en affirmant que
"des éléments tangibles"
montrent que des détournements lui bénéficient. 

L'ex-PDG, un Afrikaner aux yeux bleus et chevelure blanche, développe, dans un langage à la fois précis et compréhensible pour tous, une série d'accusations lourdes. Il affirme notamment qu'un homme politique "haut placé" est impliqué dans la grave corruption qui mine l'entreprise sous diverses formes et qu'au moins un ministre du gouvernement est au courant. 


Le lendemain de la diffusion de l'entretien, Eskom annonçait que M. de Ruyter n'avait
"pas besoin d'effectuer le reste de son préavis" et était "libéré de ses obligations avec effet immédiat"
.

Aucun ministre du gouvernement n'a défendu publiquement M. de Ruyter qui confie, dans l'entretien télévisé, avoir informé plusieurs ministres ainsi que des conseillers du président Cyril Ramaphosa de l'ampleur de la corruption dans le secteur de l'énergie. 


Il y affirme qu'un milliard de rands (soit l'équivalent de 52 millions d'euros) est détourné chaque mois d'Eskom et que quatre cartels mafieux sophistiqués, situés dans la province du Mpumalanga (est), région charbonnière du pays, se partagent le gâteau.


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