Elle devait être la valeur star d'un nouveau modèle de bureaux, flexibles et partagés. Mais la gestion hasardeuse de son fondateur et la pandémie auront eu raison de WeWork, tombé en disgrâce depuis plusieurs années et qui a déposé lundi le bilan.
Concrètement la procédure sous chapitre 11 permet à une entreprise de renégocier sa dette avec ses créanciers ainsi que de présenter un plan de réorganisation de son activité tout en restant sous la protection de la loi, pour une période qui peut s'étendre sur plusieurs années.
WeWork avait averti début août le gendarme boursier américain (SEC) qu'il craignait pour sa survie et avait déclaré:
Il existe un doute substantiel sur la capacité de l'entreprise à poursuivre ses activités.
Une valorisation en chute libre
L'entreprise expliquait notamment souhaiter mener une restructuration ainsi que négocier des conditions plus favorables pour un certain nombre de ses baux.
En cause, selon l'entreprise: les pertes financières, les besoins en liquidités et la baisse du nombre de locataires. Elle avait expliqué avoir perdu des milliards de dollars au cours des six premiers mois de 2023, à cause de la baisse de la demande liée aux mauvaises conditions économiques.
Autrefois star des start-ups, WeWork a levé des milliards de dollars auprès de SoftBank Group. Mais la gestion controversée de son fondateur, Adam Neumann, a inquiété les investisseurs, qui ont fini par l'évincer en 2019.
La chute de WeWork a également fortement déstabilisé le groupe japonais SoftBank Group et son fonds Vision Fund, qui y avaient fortement investi, obligeant même le groupe japonais à le sauver une première fois à grand frais, venant au passage écorner l'image de visionnaire de son patron, Masayoshi Son.
WeWork a été valorisé jusqu'à 47 milliards de dollars mais son action ne valait plus que 80 cents lundi soir à la clôture de la Bourse de New York, pour une capitalisation boursière de 44,49 millions de dollars.