Dans les poumons, les selles ou encore le sang, les traces de microplastiques dans le corps humain sont traquées pour mieux cerner leur menace potentielle pour la santé, encore mal connue.
Chaque jour, les humains ingèrent, inhalent, ont la peau en contact avec des microparticules de plastique (moins de 5 millimètres). Elles sont dans l'air, dans de l'eau, des aliments, des emballages, des textiles synthétiques, mais aussi des pneus ou des cosmétiques.
Ces dernières années, chez les humains, des microplastiques ont été détectés dans les poumons, le foie, le placenta et, en dernier lieu, le sang. C'est la conclusion d'une étude néerlandaise parue en 2022 dans la revue Environnement International.
Si des scientifiques appellent à la prudence au vu de son petit échantillon, cette présence de microplastiques interroge sur leur acheminement dans les organes par le système sanguin.
Pour l'heure, les données restent lacunaires quant aux effets réels sur la santé de l'exposition aux microplastiques, cocktail complexe de polymères et d'additifs chimiques, auquel peuvent s'ajouter divers contaminants par un effet "cheval de Troie".
On ignore si notre niveau d'exposition induira à long terme des maladies chroniques ou aiguës, (mais) on peut se poser légitimement la question.
En effet, des recherches chez l'animal ou in vitro ont détecté des effets au niveau cellulaire (hausse de l'inflammation, du stress oxydatif, de la mortalité cellulaire, etc).
"Point de bascule"
Le rôle de la forme, de la taille, du type de plastique et d'additif reste mal connu.
Dernièrement, des chercheurs ont tenté de déterminer le mouvement de microplastiques de différentes formes et tailles, avec des respirations lentes ou rapides. Ils tendent plus ou moins à s'accumuler dans la cavité nasale ou à l'arrière de la gorge, selon leur étude de modélisation, parue mardi dernier dans Physics of Fluid.
Un rapport choc de l'ONG WWF avait estimé, en 2019, qu'un être humain ingère et inhale jusqu'à 5 grammes de plastique par semaine, l'équivalent d'une carte de crédit.
Ils suggèrent de ventiler son logement au maximum, ne pas manger dans des contenants en plastique, éviter les textiles synthétiques, etc.