Avant lui, d'autres patients qui ne pouvaient plus bouger leurs jambes ont bénéficié d'avancées leur permettant de remarcher. Mais pour la première fois, cet homme peut de nouveau contrôler par la pensée le mouvement de ses jambes et le rythme de ses pas, souligne l'étude.
Une prouesse rendue possible via l'association de deux technologies implantées dans le cerveau et la moelle épinière, explique à l'AFP Guillaume Charvet, chercheur au CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), partie prenante du projet.
La moelle épinière, contenue par la colonne vertébrale, prolonge le cerveau et commande de nombreux mouvements. Ces derniers peuvent donc être irrémédiablement perdus si le contact avec le cerveau est abîmé.
Pour changer la donne, des électrodes développées par le CEA ont été implantées chez le patient paralysé, au-dessus de la région du cerveau qui est responsable des mouvements des jambes.
Ce dispositif permet de décoder les signaux électriques générés par le cerveau lorsque nous pensons à marcher. Parallèlement, un neurostimulateur connecté à un champ d'électrodes a été positionné sur la région de la moelle épinière qui contrôle le mouvement des jambes.
Ces intentions sont ensuite converties en séquences de stimulation électrique de la moelle épinière, qui à leur tour activent les muscles des jambes pour réaliser le mouvement désiré.
Jusqu'à présent, l'installation d'un seul implant stimulant électroniquement la moelle épinière avait permis à des patients paraplégiques de remarcher. Mais le contrôle de cette marche n'était pas naturel.
Cette fois, le pont digital créé entre le cerveau et la moelle épinière permet non seulement à Gert-Jan de se déplacer mais aussi de contrôler volontairement ses mouvements et leur amplitude.
Les patients précédents marchaient en faisant beaucoup d'effort; là il a juste besoin de penser à marcher pour faire un pas.
Mais les équipes s'apprêtent déjà à lancer un essai pour restaurer, avec la même technologie, la fonction des bras et des mains. Elles espèrent aussi l'appliquer à d'autres indications cliniques, telles que la paralysie provoquée par un accident vasculaire cérébral.